Le parquet anti-terroriste rend ses conclusions suite à l’attentat du 29 octobre 2020 à Nice. Le procès devrait avoir lieu fin 2024, un soulagement pour les proches des victimes.

Après quasiment trois ans d’enquête, le parquet national anti-terroriste a rendu ses conclusions concernant l’attentat de la basilique Notre-Dame à Nice (Alpes-Maritimes).

Un réquisitoire final qui ouvre la porte à un procès qui devrait avoir lieu en fin d’année 2024.

Un procès pour « tourner la page »
Le 29 octobre 2020, trois personnes étaient assassinées lors d’une attaque au couteau survenue dans l’édifice de l’avenue Jean-Médecin. Parmi elles, Nadine Devillers, 60 ans.

Presque trois ans après le décès de son épouse, Joffrey Devillers, se dit « plutôt soulagé » d’être prochainement fixé sur la date du procès.

"Je suis pressé que cela arrive. Cela ne va pas être un moment agréable, mais il faut passer par là pour enfin tourner la page."

Joffrey Devillers
Veuf de Nadine Devillers

Un procès pour lequel il a déjà commencé à se préparer. Proche des associations de familles de victimes du terrorisme, il a suivi de près le procès de l’attentat de la Promenade des Anglais il y a un an. « J’ai vu comment cela s’est passé pour le 14 juillet. Je sais que ce sera perturbant à tous points de vue. Mais il faudra le faire. »

Une confrontation attendue avec l’auteur des faits
L’attentat de la basilique est l’un des rares où l’auteur des faits est toujours en vie. Grièvement blessé au moment de son interpellation, Brahim Aouissaoui va pouvoir répondre de ses actes. Une confrontation avec les juges que Joffrey Devillers attend.

"Je n’y vais pas du tout avec une envie de vengeance, je veux juste qu’on comprenne ce qu’il s’est passé pour laisser cela derrière moi. D’après mon avocat, l’enquête a été bien faite."

Joffrey Devillers
veuf de Nadine Devillers

Les familles des victimes pourraient cependant se heurter à un mur de silence. Depuis son arrestation, Brahim A. fait mine d’être amnésique, allant jusqu’à affirmer ne pas se reconnaître sur les images de vidéosurveillance.

Que contient le réquisitoire du Parquet ?
D’après les documents qu’ont pu consulter nos confrères de Nice-Matin, le Parquet national antiterroriste souligne la « détermination » d’un « dessein mortifère » chez le suspect. Des messages envoyés la veille de l’attentat l’annonce : « J’ai un autre programme dans ma tête, que Dieu le facilite. »

La mise en examen pour « association de malfaiteurs terroristes » devrait cependant déboucher sur un non-lieu. Après une longue enquête, il semble que le suspect a agi de son propre chef et aucun complice n’a pu être identifié.

Brahim Aouissaoui encourt la prison à vie.

Cet article est rédigé par Heloise Broseta pour actu.