Incendie en Alsace : interrogations sur la sécurité du gîte

Le gîte de vacances de Wintzenheim, où 11 personnes sont mortes lors d’un incendie, n’était ni déclaré en mairie ni conforme aux normes de sécurité.

Au lendemain du dramatique incendie de Wintzenheim, dans le Haut-Rhin, de nombreuses questions se posent sur la sécurité du gîte. L’établissement, qui accueillait des personnes handicapés, a pris feu mercredi, faisant 11 morts. Mais ce gîte n’était ni déclaré en mairie ni conforme aux normes de sécurité. Le premier adjoint à la mairie de Wintzenheim, Daniel Leroy, a déclaré jeudi que l’établissement n’était pas habilité à recevoir du public.

Une demande de travaux avait été déposée par la propriétaire mais uniquement sur la façade de ce bâtiment qui, techniquement, est toujours une écurie. "Elle a fait une demande d’aménagement pour le bâtiment qui a brûlé, qui était une écurie et une grange. Dans sa demande d’aménagement, il n’était pas prévu de transformation d’activité, cela restait une activité à destination agricole", a précisé le maire-adjoint de Wintzenheim.

"Le gîte n’a fait l’objet d’aucune autorisation pour l’activité (que la propriétaire) y a exercé. Il n’avait pas fait non plus l’objet d’autorisation de travaux pour pouvoir accueillir des personnes handicapées. Il n’était règlementairement pas autorisé à accueillir des personnes", a précisé Daniel Leroy.

Pas de visite de la commission de sécurité

Aucune autorité ne savait que l’intérieur de la grange avait été transformé en gîte. Il est donc difficile de savoir s’il y avait un équipement minimal de sécurité, comme un extincteur ou un détecteur de fumée. Les établissements recevant du public de cinquième catégorie avec locaux à sommeil, comme un gîte, doivent faire l’objet d’une autorisation d’ouverture. Ils doivent donc faire l’objet, a minima, de vérification de ces équipements.

De son côté, Nathalie Kielwasser, vice-procureure de la République de Colmar, a souligné que la structure n’avait pas reçu la visite de la commission de sécurité. Cette dernière "donne des préconisations sur la capacité d’accueil, etc. On va vous imposer un certain nombre de règles de sécurité", a-t-elle expliqué. Aucun élément à ce stade ne permet de dire si ce drame aurait pu être évité si la commission de sécurité avait effectué sa visite.

L’éventuelle responsabilité pénale de la propriétaire du gîte, qui a donné l’alerte et se trouve en état de choc, "ne peut pas du tout" être affirmée pour le moment, insiste la vice-procureure.

Cet article est rédigé par Samuel Goldschmidt pour RTL.

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