"J’ai pensé à un tremblement de terre" : 4 questions après l’explosion et l’incendie d’un immeuble aux Chutes-Lavie à Marseille

Touché par une explosion puis un incendie, un immeuble s’est partiellement effondré samedi 2 décembre dans le quartier Chutes-Lavie à Marseille. Que sait-on des causes de l’incendie ? Comment se portent les blessés, les personnes relogées ? Éléments de réponse, deux jours après le sinistre.

Vers 23h45 samedi 2 décembre, les marins-pompiers de Marseille sont appelés pour un incendie au 50 boulevard de Pardigon dans le quartier Chutes-Lavie. Aussitôt, une équipe de 80 marins-pompiers se rend sur place pour maîtriser le feu et prendre en charge les victimes. France 3 Provence-Alpes fait le point sur le sinistre.

Comment se portent les blessés ?
À leur arrivée, les secours portent assistance à "sept victimes en urgence relative", indiquent les marins-pompiers de Marseille. Légèrement blessées, ces personnes présentaient pour la plupart une gêne respiratoire due aux fumées inhalées.

"Heureusement, le feu a fait sortir les habitants de l’immeuble, ajoute le commissaire de la DDSP13. Sinon, le bilan aurait été bien plus lourd."

Les victimes ont ensuite été prises en charge par les hôpitaux marseillais. Leur pronostic vital n’est pas engagé.

Pour quelles raisons une partie de l’immeuble s’est effondrée ?
"Un feu est parti d’abord, puis il y a eu une explosion, ensuite l’incendie est devenu important", raconte un commissaire de la DDSP13. "À notre arrivée sur place, le deuxième étage était complètement soufflé", ajoute le commandant des opérations de secours.

L’origine de l’explosion reste inconnue mais tous les habitants décrivent les secousses qu’ils ont ressenties. "J’étais chez moi en train de regarder la télévision d’un coup j’ai entendu un léger bruit et une petite vibration, détaille une des résidentes de l’immeuble. J’ai pensé à un tremblement de terre. Je suis sortie, j’ai vu qu’il y avait des flammes."

Une enquête pour "recherches des causes de blessures" a été ouverte après l’incendie et l’effondrement partiel de l’immeuble, a appris l’AFP auprès du parquet, qui privilégie "la piste accidentelle". L’enquête a été confiée à la sûreté départementale. "Nous n’avons pas d’élément suffisant pour affirmer qu’une explosion est intervenue en amont ou aval de l’incendie, qui paraît s’être déclaré au 1er étage de l’immeuble qui en comportait deux", ajoute la même source.

Comment s’organise le relogement des personnes évacuées ?
Une dizaine d’immeubles a été évacuée et un périmètre de sécurité a été mis en place dans les rues adjacentes. Au total, ce sont 37 personnes qui ont dû être relogées. Dans la nuit de samedi à dimanche, le maire de Marseille, Benoit Payan s’est rendu sur place. "Les services de la ville se sont mobilisés pour assurer en urgence la prise en charge des habitants et de leur hébergement", a-t-il indiqué dans un communiqué.

La municipalité a d’abord accueilli les personnes évacuées dans une école ouverte en urgence. Puis, 31 d’entre elles ont été hébergées à l’hôtel. Six autres ont trouvé une solution par leurs propres moyens.

Deux jours plus tard, dans quel état d’esprit sont les habitants du quartier ?
De rares piétons résidant dans le périmètre de sécurité sont autorisés à circuler boulevard de Pardigon. C’est le cas de Priscillia Milioto et de son conjoint Nicolas Sprynski, qui ont échangé avec Nathalie Ramirez, de France 3 Provence-Alpes. "Ce matin, on a pu récupérer quelques affaires pour nous et les petits, explique-t-il. Dans la précipitation, on n’avait pas pu le faire."

Le couple et ses enfants de 5 ans et 9 mois, sont hébergés provisoirement dans un hôtel. "Notre logement est en cours d’expertise. On nous a dit que l’on pourrait le regagner dans les jours à venir, détaille Priscillia Milioto. Mais cela va mettre du temps pour réparer les séquelles, c’est traumatisant."

Michel Prinderre est le gérant de la boucherie située en face de l’immeuble sinistré, il est soulagé que l’incendie n’ait pas fait de morts : "Dans le quartier, tout le monde se connaît".

Aujourd’hui, l’heure est pour lui celle du constat : "On attend qu’ils déblaient les décombres pour reprendre une activité, confie-t-il. Apparemment, le bâtiment de ma boucherie n’a pas été touché."

Cet article est rédigé par Alizée Calvo pour France3.

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