JUSTICE I 43 ans après, le procès de l’attentat de la rue Copernic s’ouvre devant la Cour d’assises spécialement composée

Ce lundi 3 avril 2023, s’ouvrait le procès de l’attentat de la rue Copernic survenu le 3 octobre 1980, soit il y a 43 ans.
Cette attaque à la bombe qui visait une synagogue, un soir de shabat et de la fête de Sim’hat Torah, avait entraîné la mort de quatre personnes, Jean Michel Barbé, Philippe Bouissou, Aliza Shagrir, Hilario Lopez Fernandez, et fait plusieurs dizaines de blessés.

Une ordonnance de non-lieu avait été rendue dans un premier temps en 2018, avant d’être finalement infirmée en 2021. Hassan Diab, l’auteur présumé de cet attentat est donc aujourd’hui renvoyé devant la Cour d’assises spécialement composée de Paris. L’auteur présumé des faits avait été confondu grâce au travail des enquêteurs ayant permis de remonter jusqu’au propriétaire de la motocyclette, sur laquelle était placée l’engin explosif, ainsi qu’aux renseignements obtenus par la direction de la surveillance du territoire ayant permis d’identifier ce dernier.

Le suspect, de nationalité libanaise et canadienne, actuellement au Canada est le grand absent du procès et son extradition vers la France s’avère peu probable. En effet après son une extradition en 2014, il avait fini par être libéré à la suite du non-lieu survenu en 2018 et était retourné vivre au Canada.

Cet aboutissement judiciaire, après plus de quarante années d’instruction, ne peut être qu’un soulagement pour les victimes de ce crime et leurs proches. C’est en grande partie grâce à leur persévérance et à leur détermination qu’une audience peut aujourd’hui avoir lieu. Rassemblées derrière Maître COHEN, elles ont réclamé justice sans relâchement en s’appuyant sur des éléments d’un dossier totalement maitrisé.

La culpabilité de l’accusé sera discutée selon plusieurs axes notamment dans le cadre d’un débat sur les expertises graphologique ayant permis de confondre le suspect ainsi qu’un débat sur la version d’Hassan Diab qui a toujours expliqué qu’il se trouvait en période d’examens universitaire au Liban au moment des faits.

Les parties civiles de cet acte antisémite attendent des réponses et les trois semaines de débats devraient leur en apporter certaines, malgré la frustration de voir le box de l’accusé vide.

Indépendamment de son issue, la tenue de ce procès plus de quarante ans après les faits, implique une plongée dans l’histoire pour la justice. Un enjeu de taille pour la vérité dans un contexte où certains acteurs importants sont décédés ou trop âgés pour se souvenir et répondre aux questions. Toutefois, cette audience criminelle constitue une source d’espoirs non négligeable pour toutes les victimes de terrorisme, immobilisées dans des procédures d’instruction inertes, craignant un non-lieu. Celle-ci est la preuve que la justice sait faire preuve de pugnacité en entendant le besoin des victimes.

La FENVAC qui s’est constituée partie civile tardivement dans cette affaire sera présente aux audiences, représentée par son avocat Maitre Thibault Gauthier. Il est important pour la Fédération de se tenir aux côtés des victimes de terrorisme, qu’elle que soit la date de l’évènement. Il en va de ses valeurs de solidarité, de justice et de mémoire. Des résumés des débats seront proposés à la lecture sur le site de la FENVAC.

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