JUSTICE I Retour sur la première semaine d’audience du procès de l’attentat de Magnanville

Lundi 25 septembre 2023 s’ouvrait le procès de l’attentat de Magnanville, commis le 13 juin 2016 par Larossi ABBALLA, dans lequel le commandant de Police Jean-Baptiste SALVAING et son épouse, Jessica SCHNEIDER, étaient assassinés, et leur enfant, séquestré. L’audience s’était tenue devant la Cour d’assises spécialement composée de Paris. La FENVAC, partie civile dans cette affaire, était présente ou représentée quotidiennement lors des débats. Il était attendu de ce temps judiciaire que toute la lumière soit faite sur l’implication d’un éventuel complice, Mohamed Lamine ABEROUZ, dont l’ADN avait été retrouvé sur les lieux de l’attentat.

La première journée de ce procès était marquée par l’interrogatoire de personnalité de l’accusé. Franco-marocain, âgé de trente ans, ce dernier a réitéré son innocence et exprimé sa compassion aux familles des victimes. Différents experts, enquêtrice de personnalité et psychologues ont été entendus par la Cour et ont décrit l’enfance de Mohamed Lamine ABEROUZ et son rapport à la religion. L’audience s’est poursuivie avec les témoignages de Sarah HERVOUET et Janna CHAUDOUET, ayant entretenu respectivement une relation amoureuse avec l’accusé. Elles ont toutes les deux soutenu ce dernier et clamé son innocence.

Le mardi 26 septembre 2023, Mohamed Lamine ABEROUZ est revenu sur son interrogatoire de personnalité. Il a évoqué l’incompatibilité de sa vision de l’islam avec la France. « Dans ma religion, un homme ne serre pas la main à une femme étrangère, il n’y a aucun problème en revanche à la saluer. En Mauritanie, les femmes sont voilées, il n’y a pas de magasins vendant de l’alcool ». L’audience s’est poursuivie avec l’audition du policier de la sous-direction antiterroriste en qualité de témoin. Il a décrit le contexte de l’attentat du 13 juin 2016 avant de revenir sur l’enquête qui s’en est suivie. Il a expliqué à la Cour les raisons de l’orientation de l’enquête vers un deuxième suspect après la neutralisation par les membres du RAID de l’assaillant Larossi ABBALLA.

Le mercredi 27 septembre 2023, le troisième jour d’audience, était consacré tout d’abord aux expertises médico-légales des corps de Jessica SCHNEIDER et de Jean-Baptiste SALVAING. Deux commandants de police intervenus le soir des faits ont ensuite témoigné. Ils ont décrit l’ambiance de confusion qui régnait le soir de l’attentat. Ils ont mis l’accent sur la scène du crime et l’ADN d’ABEROUZ, retrouvé sur le repose poignet droit de l’ordinateur des victimes ainsi que dans la voiture de Larossi ABBALLA.
L’audition du témoin SDAT 133, policier de la sous-direction antiterroriste, a permis de mieux appréhender la relation entre les deux amis.
Ils partageaient une vision commune de la religion et adhéraient aux thèses de l’État islamique.

Le jeudi 28 septembre 2023, c’était autour du policier de la sous-direction antiterroriste SDAT 149 de témoigner. Il a affirmé que les investigations n’avaient pas permis d’établir les raisons précises de l’établissement du couple de policiers comme cible de l’attentat. Toutefois, selon lui, la radicalisation d’ABBALLA ainsi que celle d’ABEROUZ ne faisait aucun doute.

Le vendredi 29 septembre 2023 étant la journée la plus attendue de cette première semaine du procès, a été consacrée à l’expertise génétique. Deux experts génétiques, Madame FOURNIER et Monsieur PASCAL, sont intervenus à tour de rôle, pour tenter d’expliquer la présence de l’ADN d’ABEROUZ sur le repose poignet droit de l’ordinateur des victimes.
Selon ces derniers, due à la forte concentration des cellules retrouvées sur l’ordinateur des victimes, il était plus question d’un contact direct c’est-à-dire d’une présence de Mohamed Lamine ABEROUZ sur les lieux. Toutefois, les experts ne pouvaient totalement exclure l’hypothèse d’un transfert secondaire c’est-à-dire la présence sur Larossi ABBALLA de l’ADN de Mohamed Lamine ABEROUZ qu’il aurait ensuite déposé involontairement sur les lieux de l’attentat. Les experts ont cependant tenu à rappeler que leur rôle était uniquement d’expertiser les traces ADN et non de formuler des hypothèses sur la manière dont l’ADN pouvait être apparu sur un lieu.

Le procès se poursuivra jusqu’au 11 octobre 2023.

Cette première semaine restera marquée par un incident :

Les débats n’ont pas permis de lever l’incertitude quant à la présence d’un second individu sur les lieux.

Le verdict est particulièrement attendu par les parties civiles dont la FENVAC.

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