Jeudi 20 octobre 2022, la Cour d’Assises d’appel spécialement composée a rendu son verdict dans le procès en appel des attentats de janvier 2015 concernant les deux seuls condamnés qui avaient fait appel de la décision de justice de premier ressort : Ali RIZA POLAT et Amar RAMDANI.

Lors de ce second procès, Ali RIZA POLAT a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, avec une période de sûreté de vingt ans, pour complicité des dix-sept assassinats perpétrés par les frères Saïd et Chérif KOUACHI et Amédy COULIBALY en janvier 2015 à la rédaction de Charlie Hebdo, à Montrouge et à l’Hyper Cacher.

En décembre 2020, au terme de la première instance, il avait été condamné à trente ans de réclusion criminelle pour complicité de crimes et délits en relation avec une entreprise terroriste.

Il avait toujours nié être un terroriste et avoir connu le projet criminel de son ami d’enfance Amédy COULIBALY. Ce jeudi 20 octobre, avant que les juges ne se retirent pour délibérer, il avait à nouveau clamé son innocence et demandé l’acquittement.

En définitive, les magistrats d’appel ont alourdi sa peine en suivant les réquisitions du parquet général qui leur demandait de protéger la société de la dangerosité de cet homme et d’ « adresser un message clair » à ceux qui seraient « tentés d’aider un terroriste ».

Ali RIZA POLAT avait uniquement reconnu avoir récupéré un sac d’armes en 2014, pensant qu’elles étaient destinées à un braquage.

Pour l’accusation, il était en réalité le « bras droit » et le complice du tueur de l’Hyper Cacher. Étant au cœur des préparatifs des attentats, il avait « apporté une aide déterminante aux terroristes » qui avaient agi de manière concertée les 7, 8 et 9 janvier 2015, et ce, en ayant parfaitement connaissance de leurs projets.

Par ailleurs, la Cour a condamné Amar RAMDANI, également proche d’Amédy COULIBALY, à treize ans de prison - dont deux tiers de sûreté – pour le chef d’association de malfaiteurs terroriste criminelle. Il lui est reproché d’avoir fourni des armes au tueur de l’Hyper Cacher.

Alors que le condamné avait également clamé son innocence et demandé l’acquittement, le parquet général avait demandé la confirmation de la peine maximale de vingt ans de réclusion pour association de malfaiteurs terroriste criminelle prononcée en première instance.

La Cour d’appel a choisi d’alléger de 7 ans la peine prononcée en première instance à l’encontre d’Amar RAMDANI.

La FENVAC, représentée par Maître Clarisse SERRE dans cette affaire, a été présente lors des audiences afin de soutenir les victimes et leurs familles. Si ce procès en appel marque la fin de la page judiciaire des attentats de janvier 2015, la FENVAC continuera d’accompagner les victimes au cours de leur processus de reconstruction qui demeure long et éprouvant.