L’ACCIDENT DE PUISSEGUIN AVAIT FAIT 43 MORTS EN 2015 : LE NON-LIEU CONTESTE CE JEUDI

Quarante-trois personnes étaient mortes, en octobre 2015, dans la collision entre un poids lourd et un car. Le juge d’instruction a conclu à un non-lieu que les victimes contestent ce jeudi 17 novembre 2022 devant la cour d’appel.

Il y a un peu plus de sept ans, le 23 octobre 2015, vers 7 h 30, la collision entre un poids lourd et un autocar faisait 43 morts : 41 passagers du car, membres de deux clubs du troisième âge (seuls huit parviendront à sortir du véhicule) ; le chauffeur du camion, âgé de 31 ans et installé dans l’Orne, ainsi son fils de 3 ans décéderont à la suite du choc et surtout de l’incendie qui avait embrasé le car.

« Une faute d’imprudence »

L’année dernière, au terme d’une longue instruction, le juge avait conclu les investigations par un non-lieu. Selon lui, seule une faute d’imprudence ​du conducteur du poids lourd explique ce drame, le plus important accident de car depuis celui de Beaune en 1982.

L’ensemble routier qui circulait à 75 km/h sur une route humide (mais dont la vitesse était limitée à 90 km/h), alors qu’il faisait encore nuit et que de la végétation nuisait à la visibilité​, s’était déporté dans un virage. Le chauffeur étant décédé, aucune autre poursuite pénale ne pouvait donc avoir lieu.

Mais est-ce la seule explication ? Les familles des victimes ont du mal à le croire. Tous les survivants l’ont dit : s’il n’y avait eu que le choc avec le poids lourd, il n’y aurait pas eu un seul blessé​, rappelle Michel Vigier, président du collectif des familles de victimes.

« Le car me fondait sur la tête »

L’incendie qui a embrasé le car en très peu de temps continue, lui, de soulever des interrogations. Une rescapée l’a dit : le car me fondait sur la tête​, note encore Michel Vigier.

L’ajout d’un réservoir additionnel de 375 litres, à l’arrière du tracteur du camion, qui n’était pas homologué, a-t-il pu contribuer à cet embrasement ? Les matériaux du car très inflammables peuvent-ils également être mis en cause ? Pour le magistrat instructeur, ce réservoir n’a eu aucun rôle dans la survenance de l’accident​, rapporte le journal Sud-Ouest.

Quant au car, il avait été construit selon les exigences de la réglementation applicable ». Le juge innocente le réservoir. Mais on n’éteint pas un incendie en y ajoutant du gazole​, s’offusque Michel Vigier.

« Que l’instruction reprenne »

Ce jeudi, devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Bordeaux, les parties civiles vont donc contester ce non-lieu. Pour quelles raisons le juge d’instruction a-t-il refusé toutes nos demandes d’actes ? Nous voulons que l’instruction reprenne et qu’il y ait des investigations complémentaires​, insiste Me Antoine Chambolle, avocat de plusieurs parties civiles avec Me Marie Mescam.

Crédit photos : Article de Pierrick BAUDAIS pour Ouest-France 16/11/22

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