La fatigue des pilotes tue

Réunis, hier, au centre de conférences du Kirchberg, les ministres européens des Transports ont été accueillis par plusieurs dizaines de pilotes de ligne qui dormaient sur le trottoir.

Au-dessus de leurs têtes était déployée une banderole appelant les ministres à se réveiller et s’engager pour la sécurité des passagers.
À la base de ce piquet de protestation se trouve la nouvelle proposition de l’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) pour règlementer la fréquence et les heures de vol des pilotes de ligne.
Les standards que compte introduire l’AESA sont bien supérieurs aux limites imposées aux pilotes accrédités au Royaume-Uni ou aux États-Unis. Concrètement, la règlementation européenne prévoit qu’un pilote peut accumuler 14 heures de vol par journée. « Ce chiffre ne respecte pas les études scientifiques qui indiquent qu’après 9 heures de vol, la fatigue prend le dessus. Dans ce contexte, il ne faut pas oublier qu’avec l’atterrissage, la phase critique du vol se trouve à la fin », note Philip von Schöppenthau, secrétaire général de l’ECA.

Actuellement, les grandes compagnies aériennes appliqueraient encore des standards très ambitieux. Cela ne serait pas nécessairement le cas pour les compagnies low-cost. C’est pourquoi l’association européenne des pilotes plaide pour l’introduction de minima basés sur les résultats scientifiques. « Malheureusement, la compétitivité semble être le seul critère qui guide le commissaire européen aux Transports, Siim Kallas. On est bien conscient de l’importance de compagnies rentables, la sécurité des passagers devrait cependant rester le premier critère », souligne pour sa part Nico Voorbach, président de l’ECA.

Cette affirmation n’est pas anodine car, selon l’association, la fatigue des pilotes est en cause dans 20% des accidents aériens mortels. « On ne veut pas qu’un grave accident se produise en Europe avant que la politique n’agisse », conclut Philip von Schöppenthau.

http://www.lequotidien.lu - D. M. - publié le 17 juin 2011


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