Le redressement du Costa Concordia achevé

Depuis 4 heures mardi matin, le Costa Concordia est de nouveau à la verticale. A la fin de l’opération de redressement titanesque du navire de croisière, qui a fait naufrage il y a vingt mois, les sirènes ont retenti dans le petit port toscan du Giglio, accueillies par des hourras de la foule rassemblée pour l’évènement.

« L’opération de rotation s’est achevée. Le bateau Costa Concordia a atteint la verticale, nous sommes arrivés à zéro degré », a annoncé fièrement à la presse Franco Gabrielli, le chef de la protection civile italienne.

Dans la nuit, l’imposante silhouette illuminée de l’ex-palace flottant, la moitié de la coque rouillée après vingt mois passés sur le flanc, se détachait, droite, devant le port, où des centaines de personnes se pressaient avec émotion.

« Le voir ressortir de l’eau est très émouvant pour moi. Je ne pouvais pas rater ça. J’aurais pu périr sur le bateau et en fait je suis là pour raconter mon histoire », a déclaré Luciano Castro, un rescapé. Le maire adjoint du Giglio, Mario Pellegrini, qui avait été mobilisé toute la nuit du naufrage pour sauver les passagers, s’est dit « sous le choc ».

« Suffisamment fort pour reflotter »

L’expert en sauvetage de navires qui dirigeait les opérations depuis une plate-forme flottante, le Sud-Africain Nick Sloane, a été accueilli telle une rock-star à sa descente du bateau. « Je suis soulagé. Une opération à cette échelle, ça ne s’est jamais fait. C’était un peu les montagnes russes », a confié le « senior salvage master », à la tête du chantier depuis plus d’un an.
« Maintenant nous devons faire une inspection détaillée des dommages subis par le navire », a-t-il ajouté avant de s’engouffrer dans un bar prendre une bière. « Je pense que s’il est suffisamment fort pour se dresser comme ça, il l’est suffisamment pour reflotter », a-t-il ajouté.

Deux corps toujours recherchés

Pour l’ingénieur Franco Porcellacchia, chef du projet pour Carnival, maison mère de l’armateur Costa, « l’opération ne pouvait pas mieux se dérouler ». Le redressement de ce mastodonte de 114 000 tonnes, échoué depuis 20 mois à quelques mètres du Giglio, avait pris du retard. Entamé lundi matin, il aura duré une vingtaine d’heures.

Cinquante-six chaînes d’acier de 26 tonnes chacune, actionnées par d’énormes treuils, ont été utilisées pour mener à bien cette opération dite de « parbuckling » - un terme provenant de la marine marchande anglaise du XVIIIe siècle -, une rotation de la coque destinée à redresser l’épave. Le coût du renflouement est évalué à 600 millions d’euros, soit plus de la moitié des pertes de 1,1 milliard d’euros couvertes par les compagnies d’assurances, qui surveilleront de près le déroulement de l’opération.
Maintenant qu’il est redressé, des spécialistes vont se mettre en quête des corps des deux disparus, une passagère italienne et un serveur indien. Leurs proches sont attendus aujourd’hui sur l’île du Giglio.

LeFigaro.fr - 17 septembre 2013


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