Les attentats de janvier 2015 ont fait plus de 200 victimes

Ce bilan inclut les blessés, les personnes choquées et les « victimes impliquées », notamment des proches. Plus de 5 millions d’euros ont été versés.

Deux ans après les attentats de janvier 2015, Juliette Méadel, secrétaire d’Etat chargée de l’aide aux victimes, révèle au Monde le nombre de victimes recensées par la section antiterroriste du parquet de Paris : 202 au total.

Aux dix-sept personnes décédées et dix-huit blessées à Charlie Hebdo, à Montrouge et à l’Hyper Cacher, s’ajoutent 31 otages, 31 personnes choquées (témoins situés à l’extérieur) et 98 « victimes impliquées ». « Il s’agit des proches tels que les enfants, les parents, les frères et sœurs, les époux ou épouses », indique la secrétaire d’Etat, sans préciser quelles sont les sept « victimes autres », définies par le parquet comme ayant été « impactées ».

Dix-sept enfants mineurs sont devenus pupilles de la nation, un statut accordé à ceux qui ont été touchés eux-mêmes – physiquement ou psychologiquement – ou dont l’un ou les deux parents a été blessé ou tué dans un attentat. Quant au Fonds de garantie des victimes d’actes de terrorisme et d’autres infractions (FGTI), chargé d’indemniser les victimes, il a ouvert un nombre plus important de dossiers d’indemnisation : 349, dont 17 victimes décédées, 138 blessées – physiquement et/ou psychologiquement – et 194 victimes indirectes. Au total, 5,3 millions d’euros ont déjà été versés.
« Personne ne sait combien il leur sera versé au total, souligne Juliette Méadel. Car on ne peut calculer le montant global de l’indemnisation qu’une fois la blessure stabilisée. » Le FGTI dispose aujourd’hui d’une réserve de 1,45 milliard d’euros.

Deux nouveaux préjudices

Des fonds d’autant plus indispensables que la prise en compte de deux nouveaux préjudices – un « préjudice d’angoisse » pour les victimes et un « préjudice d’attente » pour les proches – devrait être actée lors du prochain conseil d’administration du Fonds de garantie, début mars, après la remise d’un rapport concernant les modalités de calculs.

L’organisme, dont les méthodes sont jugées « trop complexes » et souvent « inhumaines » par les associations de victimes, met en place un guichet unique dans chaque département, afin de faciliter les démarches. Une dizaine a vu le jour depuis septembre 2016.

« C’est une excellente nouvelle, estime Emmanuel Domenach, vice-président de l’association 13 Novembre. Les associations avaient jusque-là endossé ce rôle alors que les gens manifestent un vrai besoin d’Etat. »

D’autre part, le secrétariat d’Etat chargé de l’aide aux victimes ne disposait pas, jusqu’à présent, d’administration propre. La création d’un secrétariat général devrait être entérinée par décret mi-janvier. « Quel que soit le résultat de l’élection présidentielle de 2017, tout ce que nous avons fait sera ainsi gravé dans le marbre, se félicite Juliette Méadel. Il est beaucoup plus difficile de supprimer un secrétariat d’Etat doté d’une administration. »

Source : Le Monde
Auteur : Louise Couvelaire
Date : 9 janvier 2017

Crédit photos : Source : Le Monde Auteur : Louise Couvelaire Date : 09/01/2017

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