LYNXMPEF930PA_L.jpg 06/10/2019 PARIS (Reuters) -

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06/10/2019

PARIS (Reuters) - Le parquet national antiterroriste (Pnat) a annoncé vendredi avoir repris la main sur l’enquête liée à l’agression à l’arme blanche qui a coûté la vie, jeudi, à cinq personnes à la préfecture de police de Paris en comptant l’assaillant.

C’est un développement majeur dans les investigations, qui étaient supervisées jusqu’à présent par le parquet de Paris même si les deux procureurs disaient rester en "contact permanent".

Il s’agit désormais d’une enquête pour "assassinat sur personne dépositaire de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle", notamment, précise le Pnat dans un message transmis à Reuters.

Celle-ci est confiée à la fois à la brigade criminelle de la direction régionale de la police judiciaire, comme c’était déjà le cas depuis jeudi, mais aussi à la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

Les deux procureurs, Rémy Heitz au parquet de Paris et Jean-François Ricard au Pnat, ont pris cette décision à la lumière des premières auditions et de l’analyse du contenu d’un téléphone de l’agresseur, dit-on de source proche de l’enquête.

En garde à vue depuis jeudi, l’épouse a dit aux policiers que son mari avait "entendu des voix" dans la nuit de mercredi à jeudi, selon une autre source proche. Il aurait eu une "crise de démence" cette nuit-là, selon une troisième source au fait des investigations, sans plus de précisions.

La justice cherche à élucider les motivations qui ont conduit cet homme âgé de 45 ans, sans antécédents connus, à se munir d’une arme blanche et à s’en prendre à ses collègues dans l’un des bâtiments les mieux gardés de la capitale, à deux pas de Notre-Dame et de l’ancien palais de justice.

"AUCUNE HYPOTHÈSE" EXCLUE

"Notre lucidité de policiers nous amène à n’exclure strictement aucune hypothèse à ce stade", a jugé le préfet de police, Didier Lallement, lors d’une déclaration à la presse, sans s’étendre sur les causes possibles de cette "tragédie".

Les enquêteurs cherchaient, jeudi, à vérifier des informations selon lesquelles il se serait converti à l’islam il y a un an et demi, selon une autre source informée de l’évolution de l’enquête.

L’auteur de l’agression, qui travaillait à la préfecture depuis 2003, "n’a jamais présenté de difficultés comportementales" et "n’a jamais présenté le moindre signe d’alerte", a déclaré jeudi le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, lors d’un point de presse.

Selon Didier Lallement, cet "agent d’exécution", affecté à des tâches informatiques, était "habilité au secret défense", comme la plupart des membres de la Direction du renseignement de la préfecture, à laquelle il était rattaché.

"Il était en règle avec les obligations inhérentes à ce type d’habilitations", a encore dit le préfet de police.

Les victimes sont trois policiers et un autre agent administratif, a précisé jeudi Rémy Heitz. Il s’agit de trois hommes et d’une femme.

(Simon Carraud avec bureau de Paris, édité par Jean-Michel Bélot)

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