Lyon : l’origine de l’incendie mortel à Vaulx-en-Velin est humaine

Les investigations menées par la police judiciaire de Lyon sur ce drame, qui avait coûté la vie à 10 personnes dont 4 enfants, excluent un départ de feu électrique comme suspecté par certains habitants, dans ce hall d’immeuble squatté par des dealers.

Le feu serait parti d’un des canapés entreposés depuis des mois dans le hall d’entrée squatté par les dealers, qui tenaient le point de vente du 12 chemin des Barques. Huit mois après le dramatique incendie qui a coûté la vie à 10 personnes dont 4 enfants dans cet immeuble du quartier du Mas du Taureau à Vaulx en Velin, Le Progrès révèle que l’origine du sinistre est bien humaine. Les premières conclusions de l’enquête menée par la police judiciaire de Lyon excluent un départ d’origine électrique malgré les raccordements douteux opérés par les dealers, confirme au Figaro Me Yves Hartemann, l’avocat de plusieurs familles de victimes. Les expertises n’ont cependant pas encore établi le caractère volontaire ou non du départ de feu, qui s’est rapidement propagé aux lambris du hall puis à tout l’immeuble transformé en brasier.

« Ces canapés étaient là depuis plusieurs mois et restaient sur place toute la nuit, pointe Yves Hartmann, à la différence des convecteurs électriques, consoles de jeux et autres téléviseurs emportés sous le bras à la fermeture du point de deal. Il aurait suffi d’envoyer deux personnes pour les retirer ». Les témoignages de ses clients évoquent aussi des feux allumés devant l’immeuble la nuit pour réchauffer les dealers sur cet important point de vente de stupéfiants. « Tout le monde connaissait l’existence de ce point de deal, savait que ce hall d’entrée était squatté et qu’on y regardait la télé au chaud, poursuit l’avocat. Les autorités ont été informées avec des plaintes à plusieurs reprises ».

Insalubrité

Pour l’heure, aucune interpellation n’aurait encore eu lieu, selon Le Progrès. L’immeuble, abritant à la fois propriétaires et locataires, parfois dans des conditions insalubres, n’était pas équipé de vidéosurveillance. « Il est important que l’enquête et l’instruction puissent continuer sur la base de responsabilités directes des auteurs de l’incendie, souligne Me Hartemann. Et je vais travailler à déterminer s’il y a des responsabilités indirectes ».

En attendant, les victimes n’ont pas pu être dédommagées et reçoivent ponctuellement quelques aides sociales. Plusieurs des 32 familles touchées vivent aujourd’hui dans des situations très précaires.

Cet article est rédigé par Antoine Sillières pour le figaro.

Nous soutenir

C’est grâce à votre soutien que nous pouvons vous accompagner dans l’ensemble de vos démarches, faire évoluer la prise en charge des victimes par une mobilisation collective, et poursuivre nos actions de défense des droits des victimes de catastrophes et d’attentats.

Soutenir la FENVAC

Ils financent notre action au service des victimes