MÉMOIRE I Ce 9 août marque le 41ème anniversaire de l’attentat de la rue des Rosiers à Paris

Le 9 août 1982, un attentat terroriste contre la France, à caractère antisémite, a frappé le cœur de la capitale ; un commando a pris pour cible le restaurant Jo Goldenberg en lançant à l’intérieur une grenade et en mitraillant les clients et employés alors qu’une cinquantaine de clients s’y trouvaient à table. Dans leur fuite, les terroristes ont aussi tiré sur des passants présents à proximité.

En 3 minutes, six personnes ont été tuées, vingt-deux autres blessées et de nombreuses familles ont été détruites à jamais.

L’enquête a permis d’incriminer le groupe palestinien Fatah-Conseil révolutionnaire, mouvement dissident de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Déjà à l’origine de nombreux attentats, dont plusieurs en Europe, la justice française a réussi à identifier quatre membres présumés et a émis en 2015 des mandats d’arrêts internationaux à leur égard. Vivant à cette époque en Norvège, Palestine et Jordanie, seul le pays scandinave a accepté l’extradition de Walid Abdulrahman Abou Zayed arrêté par la police norvégienne en 2020. Ce suspect a été extradé vers la France le 4 décembre 2020, et mis en examen pour "assassinats" et "tentatives d’assassinats". Dans l’attente de son procès, il a été placé en détention provisoire.

En juillet 2022, le CRIF et l’Association française des Victimes du Terrorisme ont adressé une lettre ouverte au Président de la République en précisant qu’« il aura fallu plus de trente ans d’instruction et la pugnacité des enquêteurs et du juge anti-terroriste, Marc Trévidic, pour que des suspects soient identifiés et que des mandats d’arrêt soient émis à leur encontre. Aujourd’hui, la justice n’est toujours pas rendue. L’autorité palestinienne, comme la Jordanie, persistent à rejeter les demandes d’extradition. » Les deux associations ont demandé solennellement à Emmanuel Macron de mettre en œuvre tout ce qui était en son pouvoir pour que justice puisse être rendue. Pour le 40ème anniversaire de l’attaque, l’année dernière, pour la première fois, un hommage national a été rendu, en présence du Garde des Sceaux qui a reconnu que « la soif de justice qu’éprouvent les victimes n’a pas été étanchée ».

L’instruction est toujours en cours à ce jour et aucune date pour sa clôture n’est déterminée, ce qui laisse un sentiment d’injustice pour les familles endeuillées et les victimes survivantes en quête de vérité et de justice.

Nous souhaitons que l’information judiciaire puisse rapidement aboutir ; le très long délai pour obtenir un procès rappelle celui de l’attentat de la synagogue de la rue Copernic du 3 octobre 1980, aussi à caractère antisémite, dont le procès a pu avoir lieu au printemps dernier. Nous espérons que le procès de l’attentat de la rue des Rosiers aura lieu.

Aujourd’hui, le CRIF organise une cérémonie d‘hommage aux victimes. Ce rassemblement public aura lieu au 7 rue des rosiers à 12 heures où désormais se trouve un magasin de vêtements à la place du restaurant, devant la plaque en mémoire des victimes disparues.

Comme déjà fait l’an dernier, la FENVAC y assistera et témoignera de la solidarité de la Fédération envers les victimes touchées par cette attaque.

Nous n’oublions pas.

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