Il y a sept ans, dans la nuit du 5 au 6 août 2016, un incendie se déclarait dans le sous-sol, transformé en piste de danse, du bar du Cuba Libre situé à Rouen.
Alors que plusieurs jeunes s’étaient réunis pour fêter un anniversaire, l’une des bougies du gâteau d’anniversaire embrase en quelques secondes le plafond puis les murs de la cave, recouverts de polyuréthane, un matériau hautement inflammable. Quatorze personnes perdront la vie et six seront blessées.
À la suite de ce drame, vingt-quatre bars musicaux de Rouen seront inspectés afin de vérifier leur conformité aux règles de sécurité, quatorze d’entre eux devront être fermés partiellement ou totalement afin de procéder à des travaux pour mise aux normes.
Au terme d’une instruction de plusieurs années dans laquelle la FENVAC était constituée partie civile représentée par Me Manesse, les deux gérants du bar seront renvoyés devant le tribunal correctionnel de Rouen du 10 au 17 septembre 2019. Ils seront poursuivis pour homicides et blessures involontaires par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité et de prudence. Il leur sera reproché d’avoir installé de la mousse isolante inflammable ne respectant pas les normes applicables puisque le plafond aurait dû être recouvert de matériaux non inflammables et les murs de matériaux difficilement inflammables, ainsi que de ne pas avoir fait installer de détecteurs de fumée et de système de désenfumage, d’avoir verrouillé l’issu de secours et d’avoir mis à disposition un nombre insuffisant d’extincteurs.
À l’issue de ce procès éprouvant auquel la FENVAC a assisté aux côtés des victimes et des familles de victimes, les gérants seront condamnés à cinq ans d’emprisonnement dont deux ans assortis d’un sursis. Ils auront également l’interdiction définitive de gérer un établissement recevant du public. Ils ne feront pas appel de la décision.
Engagée aux côtés des victimes et des familles de victimes dans les suites de ce drame, la FENVAC aura agi pour répondre à leurs besoins individuels et collectifs en matière d’accompagnement, de reconnaissance et de vérité. L’association aura notamment été un acteur engagé de la mise en place de la convention d’indemnisation des dommages corporels des personnes impactées par ce drame en défendant activement leurs droits.
Aujourd’hui, nous rendons hommage aux jeunes victimes décédées lors de ce terrible incendie alors qu’elles partageaient un moment de fête : Ophélia, Karima, Mégane, Julie, Maurick, Jennifer, Florian, Brahim, Zacharia, David, Steeve, Romain, Sarah, Donatiene ; arrachés à la vie par l’imprudence de personnes pour qui l’économie a primé sur la sécurité. Nous adressons notre soutien à leurs familles ainsi qu’aux survivants de ce moment d’horreur largement décrite par les témoins lors du procès . Nous resterons à leur écoute dans la durée.
Nous n’oublions pas.
