MÉMOIRE I Nous rendons hommage aux victimes du crash de Charm El-Cheikh

Il y a vingt ans, le 3 janvier 2004, le vol 604 de la compagnie Flash Airlines, reliant l’aéroport de Charm El-Cheikh en Égypte à l’aéroport de Paris-Charles-De-Gaulle, s’abîmait dans la mer Rouge moins de cinq minutes après son décollage. Les cent trente-cinq passagers ainsi que les treize membres d’équipage perdront la vie lors de ce crash.

Au lendemain de l’accident, une enquête est ouverte en France au sein du Tribunal Judiciaire de Bobigny. Plusieurs rapports d’expertises mettront rapidement en cause la formation insuffisante des pilotes. Il apparaît notamment que les membres de l’équipage n’avaient pas suivi la formation CREW RESSOURCE MANAGEMENT, module focalisé sur la gestion humaine de la prise de décision, et ce malgré un rappel de l’aviation civile égyptienne effectué l’année précédente.

En dépit de ces éléments, les juges d’instruction français rendent une ordonnance de non-lieu en juillet 2017. L’association de défense des familles des victimes de la catastrophe de Charm El-Cheikh, créée au lendemain du crash avec l’aide de la FENVAC, fait immédiatement appel de cette décision en évoquant la responsabilité directe des dirigeants de la compagnie Flash Airlines dans l’insuffisance de formation des pilotes.

En septembre 2019, la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Paris donne raison à l’association et ordonne un supplément d’information et le renvoi du dossier auprès du pôle accident collectif de Paris. Mohamed Nour, l’ancien dirigeant de la compagnie Flash Airlines, liquidée au lendemain du crash, sera entendu par les juges d’instructions en septembre 2021. À la suite de son audition, il sera placé sous le statut de témoin assisté, avant d’être finalement mis en examen en janvier 2022 pour les faits d’homicides involontaires.

Au cours de ces vingt années d’instruction, l’association des familles des victimes présidée par Isabelle Manson, a dénoncé à de nombreuse reprises le manque de coopération des autorités égyptiennes et l’absence de soutien des autorités françaises pour faire avancer la procédure. En janvier 2019, le tribunal de Paris avait par ailleurs condamné l’État Français à verser 10 000 euros de dommages et intérêts à l’association pour les délais déraisonnables de la Justice dans cette affaire.

Aujourd’hui l’instruction est toujours en cours et les familles des disparus, soutenues par la FENVAC, poursuivent leur combat pour obtenir vérité et justice. Cette mise en examen a notamment permis aux familles des victimes de reprendre espoir dans la perspective d’un procès, bien qu’elles aient conscience que celui-ci n’interviendra probablement pas avant plusieurs années.

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