Il y a quarante-quatre ans, le 3 octobre 1980, un attentat à la bombe avait été perpétré à proximité d’une synagogue située dans le XVI° arrondissement de Paris. Ce soir-là un grand nombre de personnes se trouvaient dans la synagogue, réunies pour célébrer le shabbat ainsi que la fête de Sim’hat Torah. Cette attaque avait causé la mort de quatre personnes et fait des dizaines de blessés.
Une enquête est ouverte après les faits, mais celle-ci stagne pendant plusieurs dizaines d’années. À l’époque des faits, la police avait pu établir un portrait-robot du poseur de bombe, après avoir retrouvé le vendeur de la moto ayant servi au terroriste pour dissimuler l’engin explosif. Grâce à cette piste, les enquêteurs avaient pu remonter la piste d’un homme utilisant un faux passeport au nom d’Alexander Panadryu.
Grâce à la retransmission des archives du Front populaire de libération de la Palestine, transmise par l’Allemagne à la France, le suspect est finalement identifié comme étant Hassan Diab.
En 2008, Hassan Diab alors résidant au Québec, est arrêté dans le cadre d’un mandat d’arrêt international délivré par la France. Il est soupçonné d’avoir confectionné et posé la bombe de l’attentat de la rue Copernic ainsi que d’avoir participé à l’attentat de 1981 contre une synagogue d’Anvers. Après plusieurs années de bataille juridique avec le Canada, Hassan Diab est finalement extradé vers la France.
En 2018, une ordonnance de non-lieu est rendue par les juges d’instruction français qui ordonnent la libération immédiate d’Hassan Diab, estimant que les charges pesant contre lui ne sont pas « suffisamment probantes » et « se heurtent à trop d’éléments à décharge ». Hassan Diab en profite alors pour retourner vivre au Canada.
Pendant ce temps, le parquet fait appel de l’ordonnance de non-lieu et la chambre de l’instruction de Paris décide de renvoyer le dossier devant la Cour d’assises spécialement composée.
C’est ainsi que quarante-trois ans après les faits, le 3 avril 2023, s’ouvre le procès en l’absence d’Hassan Diab. Au terme de plusieurs semaines, il sera finalement condamné par coutumace à la réclusion criminelle à perpétuité. Dans le même temps, un mandat d’arrêt est émis à son encontre.
Ce temps judiciaire avait été marqué, entre autres, par les témoignages des parties civiles, qui après quatre décennies s’étaient montrées encore particulièrement éprouvées par ce dramatique évènement. Elles avaient ainsi pu s’exprimer sur la violence de l’explosion et toutes les conséquences qui en avaient découlé sur leur vie.
Ce procès démontre également la détermination de la Justice Française à ce que les auteurs d’attentats ne restent pas impunis, même si ceux-ci se sont déroulés près d’un demi-siècle auparavant.
Aujourd’hui nous rendons hommage à Jean Michel Barbé, Hilario Lopes-Fernandes, Aliza Shagrir et Philippe Bouissou. Nos pensées vont à leurs familles et à leurs proches.
Nous n’oublions pas.