En fin de journée, le 10 novembre 1993, quinze personnes dont plusieurs enfants, trouvaient la mort dans un terrible carambolage sur l’autoroute A10 en Charente-Maritime. Six poids lourds et quarante-six véhicules légers étaient impliqués dans ce drame qui faisait également plus de cinquante blessés.
L’accident s’est produit sur l’A10, dans le sens Paris-Bordeaux, à hauteur de Saint-Martial-de-Mirambeau à la nuit tombée et par temps de pluie. Il a été provoqué par l’arrêt d’un camion sur le bas-côté de l’autoroute qui a obligé un autre camion à freiner. Ce dernier a perdu le contrôle du véhicule et s’est retrouvé en travers des voies, générant par la suite un carambolage.
Il y a vingt ans, à la suite d’un long et éprouvant processus judiciaire devant le tribunal correctionnel puis devant la Cour d’appel, des peines clémentes avaient été prononcées à l’encontre de quinze personnes. La peine la plus lourde était de 18 mois de prison avec sursis. Pour les autres condamnés, ce sont seulement des amendes et des suspensions de permis qui avaient été prononcées.
Pour les victimes et leurs familles, ces sanctions n’ont eu qu’une valeur symbolique tant elles semblaient légères par rapport à l’ampleur de la tragédie. Elles étaient, malgré tout, conscientes qu’aucune décision de justice n’aurait pu atténuer les souffrances et les traumatismes causés par l’un des accidents routiers les plus meurtriers survenus en France.
Yann MEHEUX-DRIANO, qui a été personnellement touché par ce carambolage dramatique dans lequel il a perdu sa femme et ses enfants, a été président de l’association des victimes du carambolage de Mirambeau. Il a également choisi de s’engager dans la Fédération Nationale des Victimes d’Attentats et d’Accidents Collectifs (FENVAC), dont il est membre du conseil d’administration et Trésorier depuis de nombreuses années.
Son investissement, résolument tourné vers les autres, se porte essentiellement sur la prévention routière dans l’espoir qu’un tel accident ne se reproduise plus jamais. Ainsi, malgré la profonde douleur qui l’habitera toujours, son engagement pour les autres a contribué à sa reconstruction. Il garde l’espoir de changements et d’une réelle prise de conscience s’agissant de l’amélioration des infrastructures routières. Aujourd’hui, tous les membres de la FENVAC saluent son implication associative et son humanité.
Sur les lieux de l’accident, une plaque commémorative portant l’inscription « A LA MÉMOIRE DES VICTIMES DE L’ACCIDENT du 10 novembre 1993 » a été installée afin de garder à jamais le souvenir de celles et ceux qui ont disparus.
Nous adressons nos pensées aux familles meurtries par l’accident et aux survivants dont les cicatrices sur le corps et l’esprit restent douloureuses.
Nous n’oublions pas.