Le Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), un groupe djihadiste malien, a annoncé, mardi 22 avril, la mort de l’otage français Gilberto Rodrigues Leal.
Il a péri « parce que la France est notre ennemie », a déclaré dans une brève communication téléphonique à l’Agence France Presse Yoro Abdoul Salam, un responsable de l’organisation, sans préciser quand et dans quelles circonstances l’otage était mort.
Le porte-parole du Quai d’Orsay, Romain Nadal, a indiqué qu’il « condamn[ait] de la façon la plus ferme l’action de ce groupe terroriste » :
« Nous avions, depuis plusieurs mois, beaucoup de raisons de nous montrer pessimistes sur le sort de notre compatriote. Sa famille en avait été informée depuis décembre 2013. Le communiqué du Mujao, responsable de son enlèvement, nous conduit malheureusement aujourd’hui à penser que M. Rodrigues Leal est probablement décédé, bien qu’aucune preuve matérielle ne puisse encore nous autoriser à le confirmer. »
Un peu plus tard, François Hollande a déclaré qu’il y avait « tout lieu de penser que Gilberto Rodrigues Leal était décédé depuis plusieurs semaines du fait des conditions de sa détention », ajoutant que « la France fera tout pour connaître la vérité sur ce qui est arrivé à Gilberto Rodrigues Leal et elle ne laissera pas ce forfait impuni ».
Le président a parlé avec la famille après l’annonce de la mort de l’otage, famille qu’il avait reçue en décembre dernier, a-t-on indiqué à l’Elysée.
SANS NOUVELLES DEPUIS LONGTEMPS
M. Rodrigues Leal, né au Portugal mais de nationalité française, avait été enlevé en novembre 2012 dans une zone proche des frontières avec le Sénégal et la Mauritanie. Il circulait en camping-car et venait de Mauritanie. Le Mujao, un des groupes islamistes actifs dans le nord du Mali, avait revendiqué son enlèvement.
Retraité, ce sexagénaire originaire d’un petit village de Lozère, Barnassac, avait travaillé pour les Etablissements et services d’aide par le travail de La Colagne à Marvejols, dans le département, et profitait de sa retraite pour voyager.
François Hollande avait dit, dimanche, lors de la libération des quatre journalistes français, son inquiétude quant au sort de Gilberto Rodrigues Leal. Puis, Laurent Fabius, avait indiqué dans l’émission « Le Grand rendez-vous » d’i-Télé, Europe 1 et Le Monde : « Cela fait longtemps que nous n’avons pas eu de nouvelles. Nous avons des contacts avec la famille, mais nous sommes effectivement très inquiets ».
Il reste un otage français détenu dans le monde, Serge Lazarevic, enlevé le 24 novembre 2011, également au Mali.
Le Monde - 22 avril 2014