L’assaut des chabab, lancé samedi, a coûté la vie à au moins 61 civils, six membres des forces de sécurité kényanes et cinq assaillants. Environ 240 personnes ont également été blessées. Le bilan devrait encore s’alourdir : le centre commercial s’est partiellement effondré mardi – une source sécuritaire et un pompier ont expliqué que la structure avait sans doute été fragilisée par un incendie lundi. Et 71 personnes sont toujours portées disparues.
Sur place, secouristes et soldats, à la recherche d’autres corps, portent masques et foulards pour se protéger de l’odeur pestilentielle qui émane des décombres. Sur Twitter, les chabab ont affirmé que "137 otages" détenus par les assaillants avaient péri, accusant les Kényans d’avoir utilisé "des gaz" pour mettre fin au siège. Un deuil national de trois jours a été décrété à partir de mercredi, et les drapeaux ont été mis en berne.
Plusieurs pays – Royaume-Uni, Etats-Unis, Israël, Allemagne et Canada – participent à l’enquête sur le Westgate, qui "durera au moins une semaine", selon le ministre de l’intérieur, Joseph Ole Lenku. Pendant le siège, Israël, les Etats-Unis et le Royaume-Uni avaient soutenu les forces kényanes sans intervenir directement. Selon une source sécuritaire, des Israéliens étaient présents dans le bâtiment.
LES CHABAB RENOUVELLENT LEURS MENACES
Le chef du groupe islamiste somalien chabab, Ahmed Godane, a revendiqué mercredi l’attaque du centre commercial de Nairobi. Dans un message mis en ligne sur un site lié au mouvement, celui qui est également connu sous le nom de Mokhtar Abou Al-Zoubaïr dit que l’attaque a été menée en représailles à l’intervention de l’armée kényane en Somalie et a menacé les Occidentaux.
L’attaque "était un message aux Occidentaux qui ont soutenu l’invasion kényane" en Somalie "en versant le sang des musulmans pour l’intérêt de leurs compagnies pétrolières", a-t-il déclaré. "Retirez vos troupes des Etats islamiques ou préparez-vous à d’autres bains de sang sur votre sol", a-t-il ajouté à l’adresse du peuple kényan. Les combattants islamistes "ont envoyé un message disant que la paix est loin tant que nos frères musulmans sont opprimés aux mains des infidèles", a poursuivi Godane dans son message.
"Au peuple kényan, nous disons que vous êtes partis dans une guerre qui n’est pas la vôtre (...) vous avez un rôle dans le massacre commis par vos forces (...) c’est vous qui avez élu vos politiciens et ce sont les impôts que vous payez qui financent l’armement des forces (...) qui massacrent les musulmans", a-t-il expliqué.
Le Monde.fr avec AFP et Reuters - 26 septembre 2013