Le président François Hollande a fait part jeudi de sa "détermination" aux familles des quatre otages français retenus depuis deux ans presque jour pour jour au Sahel, qui l’ont exhorté à obtenir leur libération avant Noël.
"Tout est fait, avec la plus grande détermination et responsabilité, pour qu’ils puissent retrouver, tous, leur famille et leurs proches", a assuré le chef de l’Etat, selon les services de la présidence.
"On a senti une réelle volonté politique que solution soit trouvée", a déclaré, émue, Françoise Larribe, ancienne otage pendant plus de cinq mois d’Al-Qaïda avant d’être libérée.
Le président "était tout à fait, j’allais dire, attentif à notre désarroi et à notre désespérance", a ajouté Mme Larribe invité du 20h de France 2. "On a pu porter devant le gouvernement et les membres du gouvernement qui étaient présents notre attente insupportable à laquelle d’ailleurs il a répondu en toute empathie".
"Le cri des familles", leur "demande naturelle", c’est "de tout faire, M. le président, pour nous les rendre : si nous pouvions les avoir à Noël, ce serait génial", avait dit plus tôt à sa sortie de l’Elysée le sénateur PS Maurice Antiste, élu de la Martinique d’où est originaire l’un des otages, Thierry Dol.
Tout comme ce dernier, Daniel Larribe, Pierre Legrand, et Marc Féret, ont été enlevés le 16 septembre 2010, à Arlit, un site d’extraction d’uranium dans le nord du Niger. Les quatre hommes, détenus au Sahel par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), sont des salariés du groupe nucléaire public français Areva et de son sous-traitant Satom.
Les familles, une douzaine de personnes, ont été reçues pendant une heure et quart par M. Hollande en présence du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Elles sont arrivées et reparties dans la plus grande discrétion par une porte latérale du palais présidentiel, laissant le sénateur martiniquais s’exprimer en leur nom.
"Le débat a été intense, très intéressant" mais "nous sommes évidemment tenus d’en dire le moins possible", a déclaré le parlementaire. "Nous préférons attendre et être discrets", a-t-il insisté.
Tout juste les familles se sont-elles dites "mi-rassurées, mi-inquiètes" mais "pas déçues" par cette rencontre, selon lui.
M. Antiste est resté évasif sur la question des moyens engagés pour libérer les otages. "L’Elysée a ses moyens que nous ne maîtrisons pas", a-t-il simplement dit.
Interrogé sur d’éventuels intermédiaires, il a répondu que "si la cellule de crise dit être au fait de ce qui se passe, c’est qu’il y a forcément, quelque part, des intermédiaires dont la nature ne nous a pas été révélée".
"On a parlé de tout, toutes les possibilités ont été évoquées" mais "maintenant aucune n’est retenue", a-t-il poursuivi, questionné sur l’éventualité d’une demande de rançon.
Pour sa part, le président Hollande a exprimé aux familles "la solidarité de la nation face à l’épreuve qu’(elles) traversent depuis deux ans", selon un communiqué publié par l’Elysée.
"Il les a assurés du soutien et de la pleine mobilisation de l’Etat pour obtenir la libération de leurs proches", saluant "tous ceux qui, en France, agissent pour que nous ne les oublions pas".
"Nous poursuivons nos efforts avec la même ténacité pour nos deux autres otages au Sahel et celui retenu en Somalie", a-t-il ajouté.
A l’approche du deuxième anniversaire de l’enlèvement, un site d’information mauritanien a mis en ligne une vidéo, datée du 29 août, dans laquelle les quatre otages appellent les autorités françaises à privilégier la négociation et à éviter le recours à la force.
Dans ce document qui accroît la pression sur les autorités françaises, ils demandent aussi à leurs employeurs, Areva et Satom, d’agir et à leurs proches de se mobiliser.
Sabine WIBAUX et Hervé ASQUIN (AFP) – 13 septembre 2012