Ce « projet colibris » est né après la tuerie du 13 novembre 2015. 66 objets ou photos artistiques ont été données par des artistes renommés.
Une caisse claire dédicacée de Metallica, des guitares des groupes Indochine ou Trust, un chemisier de Vanessa Paradis, des clichés signés de Jean-Baptiste Mondino... C’est une vente aux enchères hors normes qui se tiendra ce mercredi soir dans les salons de l’Hôtel de ville. En tout, 66 objets ou photos artistiques offerts gracieusement par leurs propriétaires pour la bonne cause. Car l’intégralité des bénéfices de cette vente - et de son pendant numérique avec un catalogue enrichi - sera versée pour moitié aux associations d’aide aux victimes du terrorisme et pour moitié à des projets civiques et solidaires axés sur la prévention de ces attentats.
L’initiative est baptisée « The Hummingbirds Project » (« projet colibris »), en référence à une légende amérindienne qui raconte qu’un colibri essaya d’éteindre un incendie avec de l’eau dans son bec, voulant ainsi faire sa part dans la lutte contre le fléau. On la doit à un trio de passionnés de musique, meurtris par le carnage du 13 novembre 2015. « J’aurais dû être présent au concert des Eagles of Death Metal au Bataclan », raconte Thibault Guilhem, le président de l’association. Ce soir-là, cet attaché de presse de 29 ans se trouvait dans une autre salle de concert parisienne, pour suivre un groupe dont il assurait la promotion. « Le lendemain des attentats, sous le coup de l’émotion, j’ai envoyé un mail au label pour leur dire que, sans ce concert, je ne serais peut-être plus là, ajoute Thibault qui a perdu des amis dans la tuerie. Ils m’ont envoyé une réponse adorable, en me proposant des vinyles en édition limitée... »
L’idée germe alors de lancer une collecte plus vaste, en sollicitant d’autres artistes, et de les mettre en vente. Stéphane Saunier, le programmateur de « l’album de la semaine » sur Canal +, présent aux côtés de Thibault le 13 novembre, adhère et fait jouer son réseau. « Les trois personnes avec lesquelles je travaille étaient au Bataclan. Je sais ce qu’elles vivent au quotidien », confie celui qui a accepté de devenir le parrain du projet.
L’initiative démarre vraiment il y a un an, lorsque Thibault rencontre Camille Simien, une rescapée du Bataclan qui travaille dans le secteur associatif et qui devient trésorière de « The Hummingbirds Project ». Pendant de longs mois, les promoteurs de la vente vont ainsi se démener pour enrichir leur catalogue. « C’est une très belle initiative, applaudit Stéphane Gicquel, le secrétaire général de la FENVAC (Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs), une des structures récipiendaire des fonds. Au-delà du soutien financier, ça fait du bien de voir émerger un projet désintéressé directement issu de la société civile. »
Source : leparisien.fr
Date : 5 avril 2017