Policiers percutés à Colombes : le parquet antiterroriste se saisit de l’enquête

Le parquet national antiterroriste (Pnat) a annoncé, ce mardi 28 avril 2020, s’être saisi de l’enquête concernant l’incident dans lequel ont été blessés deux motards de la police nationale lundi 27 avril à Colombes (Hauts-de-Seine).

Des membres de la police judiciaire sur les lieux de collision entre un automobiliste et deux motards à Colombes, lundi 27 avril. | FRANCK FIFE/AFP

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a ouvert, ce mardi 28 avril, une enquête des chefs de tentative d’assassinats sur personnes dépositaires de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteur terroriste criminelle, précise-t-il dans un communiqué.

Lundi 27 avril, un véhicule conduit par un homme de 29 ans de nationalité française a violemment percuté des policiers tenant un contrôle routier, blessant deux agents de la police nationale et un agent de la police municipale de Colombes, dans les Hauts-de-Seine.

Les deux motards souffrent de multiples fractures aux jambes. Le premier, plus grièvement blessé, notamment à la tête, a été placé en coma artificiel et opéré dans la nuit à l’hôpital Beaujon de Clichy (Hauts-de-Seine), selon une source policière.

Une lettre d’allégeance à l’État islamique
Le conducteur était inconnu des services de renseignement pour radicalisation mais un couteau et une lettre d’allégeance à l’État islamique ont été retrouvés dans sa voiture.

Dans ce texte, l’homme, un habitant de Colombes âgé de 29 ans, explique se lancer à corps perdu dans la bataille pour imposer la charia sur l’ensemble de la terre.

Le suspect n’a pas d’antécédents judiciaires récents et n’était pas fiché S pour radicalisation, selon le Pnat.

Connu pour des faits de droit commun anciens, il avait fait l’objet d’un rappel à la loi pour outrage à agent en 2014, avait indiqué la procureure de Nanterre Catherine Denis.

Il voulait mourir en tuant des policiers
Immédiatement interpellé, il est désormais en garde à vue après qu’un examen psychiatrique a exclu toute abolition ou altération de son discernement. Lors de ses premières auditions, Youssef T. a dit qu’il « voulait mourir en tuant des policiers », selon une source proche du dossier.

Lors de son interpellation, l’homme avait dit avoir regardé des vidéos sur la Palestine avant d’agir, avait expliqué le parquet de Nanterre.

« C’est un mec comme un autre »
Ça fait quatre ans qu’il habite ici et on a jamais eu aucun problème avec lui, raconte, sous couvert d’anonymat, une voisine du suspect.

Ce n’était pas un mec qui traînait dans le quartier, complètent à l’unisson plusieurs habitants de la ville inte.

Il était tranquille, je le connaissais de loin. Je discutais avec lui de temps en temps. C’est un mec comme un autre, déclare un trentenaire du quartier selon qui Youssef T. fréquentait très occasionnellement l’ancienne salle de prière.

Pour l’heure, les enquêteurs vont chercher à déterminer s’il s’agit d’une radicalisation express ou non détectée, sur fond d’instabilité psychologique. Ils devront aussi établir si Youssef T. a bénéficié de complicité dans la mise en œuvre de son attaque ou du moins dans sa préparation idéologique.

Les investigations sont coordonnées par la brigade criminelle, avec désormais le soutien de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

Publié par Ouest-France avec AFP, le 28 avril 2020.

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