Le 13 octobre 2021, les acteurs de la sécurité routière et ferroviaire se sont donnés rendez-vous à la gare de l’Est. Cette rencontre achève la tournée nationale de sécurité routière aux passages à niveau engagée depuis un an par SNCF Réseau. L’opportunité pour des membres engagés de la FENVAC, dont Fabien BOURGEONNIER, président de l’association « A la mémoire de nos anges » (regroupant les familles de victimes de la collision de Millas), de concrétiser leur combat pour la prévention des accidents de passages à niveau, et de rencontrer la nouvelle Déléguée interministérielle à la sécurité Routière, Mme Marie GAUTHIER-MELLERAY.
Les croisements voies ferrées-routes sont encore à la source de nombreux accidents. Les plus dramatiques sont heureusement rares, que l’on songe à l’accident d’Allinges en 2007 (7 morts et plus de 20 blessés), de Saint-Médard en 2011 (3 morts et une cinquantaine de blessés) ou plus récemment Millas en 2017 (bilan victimaire) lorsqu’un car scolaire s’est fait percuter par un TER, pour lesquels la FENVAC s’était extrêmement mobilisée à la fois aux côtés des familles mais également dans la procédure pénale. Toutefois, des accidents continuent de se produire régulièrement : en 2019, 15 accidents mortels ont été dénombrés sur les 32 s’étant produits sur le réseau national, au bilan de 19 morts et 33 blessés. En dépit de la baisse de la circulation suite au confinement, l’année 2020 aura quand même connu 14 accidents mortels. Parmi les victimes, les séniors et les jeunes sont les plus nombreux.
Si pour la plupart de ces collisions dramatiques la responsabilité est souvent attribuée à l’usager de la route (piéton ou conducteur), tant l’aménagement des routes ainsi que la sécurité offerte à ces croisements dangereux constituent des facteurs pouvant aussi bien aggraver que diminuer les risques d’accidents. Outre les barrières et les feux clignotants déjà mis en place, il est toujours possible de réduire les risques : après l’accident d’Allinges, Patrick BAPTENDIER, Président de l’association « Sourire des anges » avait réussi à obtenir l’apposition sur les faces internes de toutes les barrières des passages à niveau des stickers visibles « barrières cassables », visant à rappeler aux conducteurs coincés qu’il est toujours possible de les briser de l’intérieur. D’autres dispositifs sont toujours à l’étude comme les détecteurs de masse, mais le coût important en empêche la généralisation. Les associations regrettent à cet égard la longueur des temps d’études nécessaires aux déploiements des dispositifs envisagés. En attendant, ces infrastructures particulièrement accidentogènes continuent de causer des blessés et des morts.
Pour sensibiliser les usagers de la route, l’accent est mis sur la formation : le nombre de questions théoriques au code de la route a été augmenté (de 13 à 30% d’un bloc de question), tandis que SNCF Réseau est venue rencontrer les jeunes dans les écoles de 12 villes de France. Un slogan fort a également vu le jour : « au passage à niveau, feu rouge clignotant = arrêt absolu ».
Le Directeur général des infrastructures, des transports et de la mer, Marc PAPINUTTI, était présent pour représenter le ministre des Transports, Jean-Baptiste DJEBBARI, aux côtés de la Déléguée interministérielle à l’aide aux victimes et Luc LALLEMAND, Président Directeur-Général de SNCF Réseau, était également présent. Ces deux derniers ont symboliquement co-signé le lancement des rendez-vous des partenaires de la sécurité routière et des passages à niveau, le 1er février 2022.
Si la FENVAC regrette la lenteur dans la mise en place de solutions efficaces pour contrer la dangerosité des passages à niveau, la tenue de cette réunion a permis de mettre en exergue les alternatives envisageables et de mesurer l’investissement puissant des associations de victimes et d’usagers. Ensemble, en étant forces de propositions, elles observent et questionnent SNCF Réseau, pour qu’enfin la sécurité prime sur toute autre contrainte.
