Procès AZF : La thèse du mélange examinée

La thèse de l’accident chimique dû à un mélange malencontreux de produits détonants, défendue par l’accusation, a commencé à être examinée aujourd’hui au procès de l’explosion de l’usine AZF qui a fait 31 morts et des milliers de blessés le 21 septembre 2001.

Le sociologue et analyste des conditions de travail pour le cabinet d’expertise Sidecos, Rémy Jean, a relevé des défaillances dans les conditions de stockage des déchets.

"Alors que les propriétés explosives du nitrate d’ammonium étaient connues, les conditions de stockage dans le hangar 221 étaient mauvaises (...) avec un seul tas d’environ 3/400 tonnes alors qu’on préconise des tas de 50 tonnes séparés de deux mètres", a déclaré M. Jean, qui était cité par le parquet.

"Des anomalies encore inexpliquées se sont produites dans la collecte, la gestion et la circulation des déchets chimiques (dans l’usine), confiée à trois entreprises sous-traitantes", a-t-il ajouté.

L’accusation soutient que la catastrophe a été provoquée par le mélange accidentel de deux produits chimiques dans le sas du hangar 221, qui a provoqué l’explosion d’un tas de centaines de tonnes de nitrate d’ammonium.

"Le fait de confier la gestion de bâtiments à un sous-traitant rend progressivement aveugle le donneur d’ordre, il y a phénomène de désengagement", a-t-il affirmé.

La défense a remis en cause la valeur de son expertise, affirmant que des personnes qui l’ont accompagné sur le site étaient en désaccord avec lui.
Le président du tribunal a précisé que le cabinet Sidecos était régulièrement sollicité par des Comités hygiène, sécurité et conditions de travail (CHSCT) ou des Comités d’entreprise (CE), souvent CGT.

Auparavant, le tribunal correctionnel de Toulouse a bouclé deux semaines d’audiences consacrées à la piste intentionnelle, au cours desquelles les experts judiciaires ont écarté la thèse de l’acte de malveillance.

L’examen de la thèse de l’accusation, "la mise en contact de deux produits incompatibles", sera réparti sur 18 audiences, soit environ trois semaines.
L’ex-directeur de l’usine AZF Serge Biechlin et la société Grande Paroisse (filliale de Total propriétaire d’AZF) siègent sur le banc des prévenus, alors que la citation de Total et de son PDG en 2001, Thierry Desmarest, placés au rang des prévenus, sera examinée début juin.

AFP - 5 mai 2009

Crédit photos : Plus d’infos ... Association des familles endeuillées AZF Toulouse L’affaire AZF en 10 points par Me Bisseuil Le procès AZF en direct

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