PROCES DE L’ATTENTAT AVORTE DU THALYS DU 21 AOUT 2015 I UNE SEMAINE ACCABLANTE POUR LE PRINCIPAL ACCUSE, AYOUB EL KHAZZANI

Cette semaine, des éléments accablants contre le principal accusé, A. EL KHAZZANI, ont émergé, le laissant face à une multiplicité de témoignages de parties civiles contredisant sa version des faits ; des experts ont mis en avant des conclusions confirmant son intention terroriste.

En effet, plusieurs passagers présents à bord du Thalys ont été auditionnés pour expliquer qu’un drame hors norme aurait pu se jouer ce jour-là si la combinaison des actions courageuses des 6 civils à bord n’avait pas eu lieu.
Les experts ont également décrit la reconstitution menée en septembre 2019 à bord d’un train Thalys. L’un des enquêteurs présent a expliqué à la Cour comment les gestes et la méthode employée par A. EL KHAZZANI ont traduit une préparation réfléchie de l’attaque.

Si le principal accusé a déclaré être monté dans un train au hasard pour faire un braquage avec des armes trouvées dans un parc public, les enquêteurs ont eux souligné qu’un train était une cible de choix pour les terroristes car les possibilités de fuite sont limitées.

Par ailleurs, l’avocat général a souligné la similitude entre le système de dissimulation utilisé par A. EL KHAZZANI et celui des terroristes du 13 novembre 2015 ; des connaissances en armement poussées ont également été constatées chez le principal accusé corroborant ainsi les intentions terroristes.

Sur ses éléments, A. EL KHAZZANI a maintenu qu’il voulait "uniquement" cibler des américains et des gens travaillant à la Commission européenne et qu’il ne voulait pas se livrer à une tuerie de masse alors même que les ordres d’A. ABBAOUD, rencontré plus tôt, était de tirer sur tout le monde dans le train.

En réponse à ses déclarations, les avocats des parties civiles et les avocats généraux ont rappelé que les américains avaient acheté leurs billets après la planification de l’attaque et que l’armement dont disposé A. EL KHAZZANI était disproportionné pour une cible de quelques personnes.

Le principal accusé a maintenu son argumentaire quand à un désistement volontaire de sa part au moment des faits, version en totale opposition avec la version des témoins faisant état d’une folie meurtrière.

Enfin, la semaine s’est clôturée par l’audition des agents de la DGSI. Le premier revenant sur l’histoire de l’organisation de l’Etat islamique ; le second tentant d’établir les liens entre ABAAOUD et Redouane EL AMRANI EZZERRIFI, autre accusé soupçonné d’avoir participé à l’EI, d’avoir fait le passeur pour le compte d’ABAAOUD et d’avoir fait un repérage dans le Thalys.

Fait marquant de cette semaine de procès : l’audition d’une juge d’instruction belge en visioconférence. Cette dernière en conservant son anonymat, a mis à mal la défense d’ A. EL KHAZZANI, déjà affaiblie, en pointant du doigt ses relations avec A. ABAAOUD notamment.

L’audience sera finalement suspendue en raison du malaise de l’accusé EL AMRANI en raison d’une forte fièvre. Une reprise est envisagée lundi selon le résultat du test covid de ce dernier.

Retrouvez ci-joint le compte-rendu de cette deuxième semaine de procès :

Compte-rendu de la 2ème semaine de procès - THALYS

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