PROCES DE L’ATTENTAT DE NICE : APRES TROIS MOIS D’AUDIENCE, L’HEURE DES REQUISITIONS

Les trois avocats généraux du Parquet national antiterroriste présenteront ce mardi leurs réquisitions à l’encontre des huit accusés dont trois poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste.

L’audience débutera à 9h30. « Les réquisitions devraient s’étaler sur un peu plus de 6 heures réparties dans la journée », a-t-on appris auprès du Parquet national antiterroriste. Tour à tour, Jean-Michel Bourlès, Alexa Dubourg et Rachel Lecuyer se lèveront pour démontrer ce qu’ils estiment être les responsabilités des accusés qui comparaissent devant la cour d’assises spéciale de Paris.

Sept accusés sont présents, dont quatre qui comparaissent libres sous contrôle judiciaire. Un huitième accusé, détenu en Tunisie dans le cadre d’une autre affaire, est jugé en son absence.

« Après plus de trois mois de débats, même si les audiences ont été très rigoureuses, même si les faits ont été analysés en détail, l’intérêt des réquisitions est de rassembler les nombreux éléments recueillis pour s’approcher au plus près des agissements de l’auteur direct des faits et de tous ceux qui ont pu y concourir, de près ou de loin », a précisé le Pnat. « En outre, ces réquisitions ont vocation à aborder les autres problématiques qui se sont fait jour lors des débats ».

Entre 10 et 20 ans

L’auteur de l’attentat qui a fait 86 morts, dont 15 enfants, et plus de 450 blessés sur la promenade des Anglais le soir du 14 juillet 2016, le Tunisien Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, abattu par la police au terme de sa course meurtrière à bord d’un camion-bélier de 19 tonnes, est le grand absent du procès.

Aucun des accusés n’est poursuivi pour complicité avec le tueur.

Trois accusés seulement sont poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste en raison de leurs liens supposés avec l’assaillant. Ils encourent un maximum de 20 ans de prison sauf l’un d’entre eux qui encourt la réclusion à perpétuité car en état de récidive légale.

Les autres accusés, dont quatre Albanais parmi lesquels se trouve une femme, comparaissent pour des délits de droit commun liés au trafic d’armes. Ils encourent un maximum de 10 ans de détention.

Des questions sans réponse

Dans le box des accusés, « il n’y a personne pour répondre de l’acte criminel. Il nous faut vivre avec ce vide » et « consentir à la limite qui s’impose à la justice des hommes », a rappelé jeudi Me Sylvie Topaloff, une des avocates des quelque 2 500 parties civiles constituées.

Pendant cinq semaines, entre septembre et octobre, plus de 260 endeuillés, rescapés ou proches de victimes sont venus témoigner à la barre pour dire, souvent de façon poignante, les souffrances causées par cet attentat.

Et le procès n’apportera pas aux victimes toutes les réponses qu’elles attendaient, ont reconnu des avocats de parties civiles ces dernières semaines.

La recherche d’éventuelles failles dans le dispositif de sécurité fait, depuis décembre 2016, l’objet d’une information judiciaire à Nice, mais celle-ci est au point mort.

Les parties civiles et de nombreuses associations souhaitent que le procès qui s’achève permette de relancer l’instruction sur ce sujet sensible et qu’un nouveau procès sur le thème de la sécurité puisse s’ouvrir prochainement.

Crédit photos : article par sudouest.fr avec AFP publié sur sudouest.fr

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