PROCES DE L’ATTENTAT DE NICE : LA DEFENSE FUSTIGE « LA PAUVRETE DES PREUVES »

Les plaidoiries des avocats de la défense se poursuivent au procès de l’attentat du 14 juillet 2016, qui avait fait 86 morts et des centaines de blessés. Ce jeudi 8 décembre, les avocats de Mohamed Ghraieb, poursuivi pour association de malfaiteurs terroriste, ont répété que leur client ne savait rien du projet mortifère de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, abattu par la police au volant du camion, avec lequel il a foncé dans la foule sur la Promenade des Anglais.

« Nous vous demandons d’acquitter Mohamed Ghraieb ». Les avocats de ce proche de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, poursuivi pour association de malfaiteurs terroriste, ont fustigé les « graves défaillances » tant des « pièces produites par l’accusation » que de son « raisonnement ». Et une « peine d’une extraordinaire gravité réclamée » par le parquet antiterroriste.

« Nous vous demandons d’acquitter Mohamed Ghraieb ». Les avocats de ce proche de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, poursuivi pour association de malfaiteurs terroriste, ont fustigé les « graves défaillances » tant des « pièces produites par l’accusation » que de son « raisonnement ». Et une « peine d’une extraordinaire gravité réclamée » par le parquet antiterroriste.

Ce dernier a requis mardi 6 décembre quinze ans de réclusion criminelle contre leur client. « Il n’ignorait pas la capacité de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel à commettre un acte en lien avec son idéologie radicale », selon le ministère public, le présentant comme « un proche » du tueur qui a été « associé à la location du camion » utilisé pour l’attentat.

Des éléments « vaporeux, discutables »

« La question de la culpabilité de Mohamed Ghraieb ne repose pas sur des éléments matériels accablants, mais sur des poussières de culpabilité, des éléments vaporeux, réversibles, discutables », a plaidé William Bourdon. Critiquant la « pauvreté des éléments probatoires » produits, la défense de Mohamed Ghraieb s’est attachée à les reprendre un à un. À commencer par les relations entre leur client et Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, tué par la police au volant du camion, avec lequel il a foncé dans la foule sur la Promenade des Anglais.

Certes Mohamed Ghraieb a multiplié les « contradictions » à l’audience par « peur » de reconnaître des liens d’amitié avec « l’incarnation du mal absolu », admet l’avocat. Mais Me Vincent Brengarth de rappeler « que M. Ghraieb s’est présenté spontanément à la police le lendemain de l’attentat. Et a tout dit sur leur relation : qu’il le connaissait depuis 2003-2004 en Tunisie », qu’ils se sont « retrouvés à Nice » dix ans plus tard.

« Aucune espèce d’entente n’a pu être établie »

« Il parle de son changement de comportement les mois précédents l’attaque, qu’il a mentionné l’État islamique dans un bref échange, etc. », ajoute l’avocat. « Il a été dans une démarche de transparence en n’imaginant pas une seule seconde que ces éléments allaient se retourner contre lui », ajoute Me Brengarth pour qui « aucune espèce d’entente n’a pu être établie entre les deux hommes ou avec les autres accusés ».

« Ça ne tient pas », selon l’avocat

Il rappelle que l’implication supposée de son client dans la recherche du camion tient à un texto reçu stipulant « vers Ada », du nom d’une agence de location. « Trois lettres viendraient signer la matérialité d’un acte préparatoire ? Ça ne tient pas », tranche-t-il.

« On ne peut pas faire le grief à Mohamed Ghraieb de ne pas avoir eu des vertus divinatoires », lance Me Bourdon, rappelant qu’un policier antiterroriste a convenu à l’audience que les « signaux faibles » de radicalisation sont souvent compris après le passage à l’acte. Les photos, vidéos ou encore la liste de contacts de proches retrouvés au domicile du tueur, « il y a toute une conjonction d’éléments qui laissent penser qu’il a voulu mettre son entourage dans la mouise », affirme Me Brengarth, rappelant que « l’hypothèse a été évoquée » par des enquêteurs.

« Que la vérité de Ramzi Arefa soit entendue », dit son avocate

Auparavant ; Me Adelaïde Jacquin, conseil de Ramzi Arefa, 27 ans, a souligné que « l’horreur des crimes du 14 juillet ne peut pas conduire à le condamner de façon lourde pour alléger les cœurs ». Appelant à ce que « la vérité » de son client, un petit trafiquant qui a admis avoir fourni l’arme de poing utilisé par l’assaillant, « soit entendue et qu’il soit condamné à la lumière de l’homme qu’il est devenu ».

Ramzi Arefa est poursuivi pour association de malfaiteurs terroriste. Jugé en état de récidive légale, il encourt la réclusion à perpétuité. Dans son réquisitoire mardi 6 décembre, le parquet antiterroriste a demandé à la cour de ne pas retenir la qualification terroriste contre lui, estimant qu’il « ne pouvait connaître la radicalisation » de M ohamedLahouaiej-Bouhlel. Le ministère public a requis quinze de réclusion à son encontre. Les plaidoiries se poursuivent ce vendredi. Le verdict est attendu mardi 13 décembre.

Crédit photos : article par Philippe MIRKOVIC publié sur le site ouest-france.fr

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