Le procès de l’attaque terroriste qui a coûté la vie au père Jacques Hamel le 26 juillet 2016 dans l’église de Saint-Étienne-du-Rouvray aura lieu du 14 février au 11 mars 2022. Tués par les forces de l’ordre, les deux assaillants ne seront pas jugés, mais quatre personnes, accusées de complicités diverses, comparaîtront devant la cour d’assises spéciale de Paris.
Le 26 juillet 2016, le père Jacques Hamel était assassiné dans l’église de Saint-Étienne-du-Rouvray par Adel Kermiche et Abdel Malik Petitjean, deux fichés S qui se réclamaient de Daech. Du 14 février au 11 mars 2022 se tiendra le procès de cet attentat. Si les deux assaillants, tués par les forces de l’ordre en sortant de l’église, ne seront pas jugés, quatre accusés vont comparaître devant la cour d’assises spécialement composée de Paris.
Rachid Kassim
Jugé pour « complicité d’assassinat », Rachid Kassim, né en 1987 à Roanne, est visé par un mandat d’arrêt. Présumé mort, c’est le seul accusé qui ne sera pas présent lors du procès : il aurait été tué le 8 février 2017 dans la zone irako-syrienne dans un bombardement de la coalition contre Daech. Cet ancien animateur social a rejoint la Syrie en 2012 avec sa famille. Considéré comme l’instigateur de l’attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray, il a, selon les juges, « sciemment encouragé et facilité le passage à l’acte » des deux assaillants avec des « conseils opérationnels et des instructions en vue de commettre l’attentat ».
Rachid Kassim est également accusé d’avoir téléguidé depuis la Syrie l’attentat de Magnanville, qui a coûté la vie à un policier et sa compagne en juin 2016, ainsi que plusieurs projets d’attaques en France, comme la tentative d’attentat à la voiture piégée en septembre 2016 à proximité de Notre-Dame de Paris.
Jean-Philippe Steven Jean-Louis
Mis en examen le 31 juillet 2018 pour « association de malfaiteurs terroristes criminelle », Jean-Philippe Steven Jean-Louis s’était rendu en Turquie afin de rejoindre la Syrie en juin 2016, quelques semaines avant l’attentat, avec l’un des deux assaillants, Abdel Malik Petitjean. Jean-Philippe Steven Jean-Louis sera finalement arrêté à l’aéroport d’Istanbul par les autorités turques, et expulsé vers la France.
Les juges le soupçonnent d’avoir soutenu et « prodigué des conseils à Abdel Malik Petitjean quant à ses velléités terroristes » et d’avoir tenté de se rendre avec lui « à de multiples reprises en Syrie » auprès de Daech.
Farid K.
Arrêté au lendemain de l’attaque, et mis en examen le 31 juillet 2016 pour « association de malfaiteurs terroristes criminelle », Farid K., originaire de Nancy, est le cousin d’Abdel Malik Petitjean. Il est notamment accusé d’avoir voulu se rendre en Syrie, d’avoir projeté de commettre une action violente en France et d’avoir soutenu son cousin quand il a appris son projet terroriste.
Farid K. « avait parfaitement connaissance, si ce n’est du lieu et du jour précis, de l’imminence d’un projet d’action violente de son cousin », a indiqué le parquet de Paris lors de l’annonce de sa mise en examen.
Yassine S.
Interpellé quelques jours après l’attentat et mis en examen le 12 août 2016 pour « association de malfaiteurs terroristes criminelle », Yassine S., originaire de la banlieue toulousaine, est soupçonné d’avoir aidé au repérage des lieux de l’attaque.
Il avait en effet rejoint les deux assaillants à Saint-Étienne-du-Rouvray l’avant-veille de l’attaque, mais les avait finalement quittés 24 heures avant sans y participer. Yassine S. a déclaré au magistrat instructeur avoir entrepris ce séjour pensant « être entre jeunes, comme une colonie de vacances pour apprendre la religion ».
Comme Farid K. et Jean-Philippe Steven Jean-Louis, Yassine S. est soupçonné par les juges de s’être associé aux assaillants en étant informé de leurs intentions terroristes, mais pas forcément de leur projet précis. Ils risquent jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle.