PROCÈS DES ATTENTATS DE BARCELONE : TROIS ACCUSÉS DEVANT LA JUSTICE

L’Espagne a entamé ce mardi 10 novembre le procès de trois hommes soupçonnés d’avoir aidé la cellule jihadiste responsable du double attentat qui avait tué 16 personnes en 2017 à Barcelone et à Cambrils.

Sous forte surveillance policière, ce procès s’est ouvert ce mardi matin devant le tribunal de l’Audience nationale à San Fernando de Henares, dans la banlieue est de Madrid. Il doit durer jusqu’au 16 décembre. Plus de 200 témoins doivent comparaître.

Assis à un mètre et demi les uns des autres dans un box vitré et masqués, deux membres présumés de la cellule jihadiste et un homme présenté comme un complice sont sur le banc des accusés. Ils ont refusé de répondre aux questions des procureurs et n’ont répondu qu’à celles de leurs avocats.

Une vidéo des terroristes préparent des explosifs

L’image la plus forte de cette première journée d’audience est une vidéo où l’on voit les trois auteurs matériels, aujourd’hui morts, en train de préparer les explosifs pour perpétrer une tuerie à Barcelone, idéalement pour eux contre la Sagrada Familia de Gaudi. Cette tentative avait été avortée, rapporte notre correspondant à Madrid, François Musseau.

Dans cette vidéo, on entend les terroristes dire : « Ils vont regretter d’être nés ». Celui qui filme cette séquence s’appelle Mohamed Houli Chemlal. Il est toujours vivant, encourt 41 ans de prison et a reconnu avoir participé à la préparation des explosifs et a plusieurs fois manifesté son repentir.

Deux autres accusés nient tout en bloc

Les deux autres accusés, Driss Oukabir et Ben Iazza, eux, nient tout en bloc. Ils disent n’avoir été au courant de rien, ne pas avoir connu l’imam Es Satty, le cerveau des attentats, mort lui aussi. Le premier est accusé d’avoir aidé à la préparation des explosifs, le second d’avoir fourni la fourgonnette ayant écrasé les victimes sur les Ramblas.

Driss Oukabir, dont le frère a participé dans la tuerie avant d’être abattu par les policiers, est celui qui risque le plus, puisque d’autres vidéos le montrent en compagnie des auteurs matériels. Les journée à venir devraient permettre d’éclaircir davantage le rôle des uns et des autres.

Le trio n’est cependant pas poursuivi pour les attaques elles-mêmes, contrairement au souhait des parties civiles, qui aimeraient voir les accusés condamnés pour assassinats terroristes, comme l’a déclaré avant le début du procès Antonio Guerrero, avocat de l’association des victimes du terrorisme.

Crédit photos : Date : 11/11/2020 Auteur : RFI avec AFP Site : rfi.fr

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