PROCÈS DU 13 NOVEMBRE : LE FRÈRE DU COMMANDITAIRE PRÉSUMÉ DES ATTENTATS SE DÉFEND PIED À PIED

Au procès des attentats du 13 novembre, la première phase d’interrogatoires des accusés se poursuit. Ce mardi 1er février la cour s’est penchée sur le rapport à la religion et l’éventuelle radicalisation de Yassine Atar, poursuivi pour « association de malfaiteurs terroristes », accusé notamment d’avoir détenu la clé d’une planque des commandos. Le frère cadet d’Oussama Atar, le commanditaire des attentats également jugé à ce procès, mais présumé mort en Syrie, a longuement plaidé son innocence, disant subir l’étiquette de « frère de ».

« J’étais impatient de m’exprimer, je clame mon innocence depuis le premier jour », lance d’emblée Yassine Atar, qui parle à toute vitesse, se défend pied à pied, a réponse à tout.

La clé USB et ses 47 chants jihadistes ? « J’étais vendeur de voiture, je suppose que j’ai pu la trouver et la ramener à la maison sans savoir qu’elle était problématique ». Ce SMS où il reproche à sa femme d’aller à la piscine ? Seulement cette piscine-là, contre-t-il « parce que des connards avaient mis des caméras dans les vestiaires, ils ont même été condamnés pour ça ». Cet autre message qui le montre furieux qu’un médecin homme ait accouché sa femme ? C’est qu’un ami lui avait confié : « y a deux médecins là-bas, la femme est super, l’homme il craint », argue-t-il.

« Oussama m’a détruit, il a détruit ma famille »
« Sur 34 000 SMS, vous en sortez 7 ou 8 et vous me faites passer pour un islamiste radical, je ne suis pas d’accord », martèle l’accusé au milieu d’un flot de paroles. « Certains dans le dossier me taxent de "pipelette", c’est vrai que je parle beaucoup » concède Yassine Atar, qui se fait plus concis, mais tout aussi affirmatif quand il est question de son embarrassant entourage familial.

Sur son frère, accusé d’avoir commandité les attentats : « Oussama m’a détruit, il a détruit ma famille, il s’est détruit lui-même », assène-t-il. Quant à ses cousins, Khalid et Ibrahim El Bakraoui, coordinateurs de la cellule et futurs kamikazes à Bruxelles, il ignorait tout de leur radicalisation. « Comme 10 des 12 témoins interrogés dans le dossier », insiste-t-il, avant de pointer « l’anti-terrorisme belge les a traqués pendant des mois, écoutés à fond jusqu’à trois semaines avant les attentats et ils n’ont rien trouvé ! »

Crédit photos : Source : rfi.fr Date : 02/02/2022 Auteur : Laura Martel

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