L’appareil s’était écrasé au large du Liban, faisant 90 morts. La compagnie aérienne rejette les conclusions de l’enquête.

L’accident d’un avion d’Ethiopian Airlines qui s’est écrasé en janvier 2010 au large du Liban, coûtant la vie à 90 personnes, est dû à une erreur de pilotage, selon le rapport final officiel de l’enquête dont la compagnie éthiopienne a rejeté les conclusions.

 
"Ce qui est clair, c’est qu’il y a eu des erreurs de la part du pilote et du co-pilote qui portent l’entière responsabilité de l’accident de l’avion", a indiqué mardi le ministre libanais des Transports et des Travaux publics, Ghazi Aridi, qui a présenté le rapport à la presse. "L’avion ne présentait aucune faille et les enregistrements (des échanges) entre la tour de contrôle et l’appareil ne faisaient état d’aucun problème", a-t-il poursuivi.

 
Ethiopian Airlines a rejeté ces accusations affirmant qu’un sabotage, la foudre ou des tirs pouvaient être à l’origine du crash. "L’avion s’est désintégré en vol à cause d’une explosion, qui aurait pu être provoquée soit par des tirs, soit par un acte de sabotage, soit par la foudre," a estimé le vice-président des opérations de vol de la compagnie, Desta Zeru, dans un communiqué.

 
Selon lui, un rapport d’enquête réalisé par Ethiopian Airlines révèle, sur la base de témoins visuels, qu’une explosion s’est produite dans le ciel juste avant que l’appareil ne tombe dans la mer, signe, selon la compagnie, "d’un dommage extérieur". Le rapport libanais "est partial, il omet des faits, (il rajoute) des hypothèses", a poursuivi le responsable.

 
« Mauvais contrôle de l’avion »

 
Le vol ET-409 Beyrouth/Addis Abeba avait décollé en pleine tempête de l’aéroport de Beyrouth avec 82 passagers à bord, en majorité libanais, et huit membres d’équipage, et s’était abîmé en Méditerranée peu après son décollage dans ce qui avait été la pire catastrophe aérienne éthiopienne.

 
"Les causes probables de l’accident sont le mauvais contrôle de l’avion, de la vitesse, de l’altitude (...) par le commandement de bord qui a de ce fait perdu le contrôle de l’appareil", selon le texte du rapport officiel obtenu par l’AFP.

 
L’appareil, un Boeing 737-800, s’est dirigé à gauche après le décollage alors que la tour de contrôle de l’aéroport de Beyrouth lui donnait comme instruction d’aller à droite. L’appareil a fait par la suite un violent virage plus à gauche avant de disparaître des écrans radar et s’est écrasé en mer cinq minutes après le décollage, selon le rapport. L’appareil a explosé "comme une boule de feu", selon des témoins.

 
Selon le rapport, le commandant de bord, qui ne pilotait ce type d’avion que depuis 51 jours et avait dû travailler intensément, était épuisé et ne connaissait pas bien l’aéroport de Beyrouth. "L’importante charge de travail et le niveau de stress ont probablement provoqué chez le pilote une perte de conscience de la situation (qui l’a empêché) d’agir de manière adéquate", poursuit le rapport.

 
D’après M. Aridi, les résultats de l’enquête libanaise recoupent ceux des enquêtes française (Bureau d’enquêtes et d’analyses, BEA) et américaine.

 AFP - Mardi 17 janvier 2012


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