Exploration de la dernière chance sur l’épave du Concordia

L’espoir était réduit à un fil samedi de retrouver des rescapés huit jours après le naufrage du Concordia, alors qu’a repris l’exploration en profondeur de l’épave du paquebot de croisière qui gît semi-immergé, près de l’île italienne du Giglio.

Le navire s’est stabilisé et les scaphandriers de la marine de guerre ont de nouveau percé des brèches par 20 mètres de fond avec des micro-explosifs dans la partie submergée du navire pour se frayer un passage vers la zone où ils espèrent retrouver les 21 personnes encore portées disparues, dont une majorité de touristes allemands.

"Il faudrait un miracle. Même si une bulle d’air s’est créée quand le navire a chaviré, dans de telles conditions avec des températures (de l’eau) très basses, la possibilité de trouver quelqu’un de vivant est réduite au minimum", a indiqué à l’AFP Cosimo Nicastro, porte-parole des garde-côtes.

Les sauveteurs concentrent leurs recherches sur les ponts où s’étaient regroupés les passagers lors de l’évacuation chaotique du navire.

"L’espérance de retrouver quelqu’un de vivant dans la partie sous l’eau a désormais diminué et l’espoir se réduit chaque jour qui passe", a déploré Cosimo Nicastro, tout en soulignant que les sauveteurs "continueront tant qu’il y aura un peu d’espoir".

La maman de Dayana une fillette italienne de 5 ans qui a disparu avec son père la nuit du naufrage veut toujours croire à un miracle. Elle n’a pas participé vendredi à une poignante cérémonie au cours de laquelle des proches de victimes dont Saturnino Sorian, le père d’Erica, une jeune serveuse péruvienne manquant à l’appel, ont lancé des fleurs en direction de l’épave.

Méga-ponton flottant

Le bilan du naufrage reste pour le moment de 11 morts dont huit ont été identifiés (quatre Français, un Italien, un Espagnol, un Péruvien et un Hongrois).

Concernant la recherche des corps, M. Nicastro a jugé "plus probable de les trouver à l’intérieur du navire que dans la mer".

Parallèlement, sur le méga-ponton flottant de la société néerlandaise Smit Salvage, les préparatifs s’accéléraient pour le pompage des 2.380 tonnes de mazout que le Concordia renferme encore dans ses réservoirs, au risque de provoquer une énorme marée noire.

Le paquebot gît sur un flanc tel une baleine agonisante tout près du rivage du Giglio, pittoresque île rocheuse de l’archipel toscan qui est aussi une réserve naturelle peuplée de thons, murènes, langoustes, rorquals ou dauphins.

Des bouées antipollution ont été disposées tout autour du navire vendredi soir pour protéger les côtes au cas où une partie des hydrocarbures s’échapperait en mer pendant la vidange des cuves qui prendra au minimum deux ou trois semaines.

Le Concordia s’est échoué dans la nuit de vendredi à samedi dernier, à 30 mètres de la côte, après avoir heurté un rocher devant le Giglio. Il était parti deux heures et demie plus tôt de Civitavecchia, pour une croisière en Méditerranée avec 4.229 personnes à son bord dont 3.200 touristes de 60 nationalités et un millier de membres d’équipage de 40 pays différents.

« Bêtise »

L’enquête sur les causes de cette tragédie se poursuivait avec de nouvelles informations provenant de l’interrogatoire en début de semaine du commandant du navire, Francesco Schettino.

Celui-ci a reconnu avoir commis une "erreur" en passant trop près de la côte mais il a affirmé, selon les journaux de samedi, en avoir informé très vite la compagnie Costa, propriétaire du bateau.

"J’ai fait une bêtise, envoyez des remorqueurs et des hélicoptères", aurait-il dit par téléphone à un responsable de Costa un quart d’heure seulement après la collision.

Une version contredite par le patron de Costa, Pier Luigi Foschi pour qui, Francesco Schettino "a menti à nous et à l’équipage sur la gravité de la situation".

Cette semaine, la compagnie a suspendu de ses fonctions le commandant qui fait l’objet d’une enquête, pour homicides multiples par imprudence, naufrage et abandon de navire. De nombreux témoins accusent M. Schettino d’avoir quitté le Concordia au beau milieu de l’évacuation.

AFP - 21 janvier


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