En quatre ans, 160 passages à niveau dangereux supprimés

Le plan de sécurisation des passages à niveau prévoit la fermeture de 200 autres intersections.

Le plan de sécurisation des passages à niveau se poursuit. Décidé au lendemain de la terrible collision entre un TER et un car à Allinges en 2008 (Haute-Savoie) coûtant la vie à sept personnes, il a donné lieu à la suppression de 10 nouveaux passages jugés dangereux l’an passé, portant à 160 le nombre de fermetures prioritaires réalisées à ce jour. En parallèle, 263 intersections ont été aménagées et ont bénéficié d’améliorations techniques en 2011.

Tel est le bilan que présente ce jeudi Réseau ferré de France (RFF), à l’occasion de la Journée mondiale de sécurité routière aux passages à niveau. « Une journée qui tout d’abord a été nationale, et lancée par la France, puis qui a été européenne et qui est désormais mondiale », indique Christophe Piednoël, directeur de communication chez RFF. Tous les États sont concernés par la nécessité de mieux sécuriser ces ouvrages au nombre de 1 million dans le monde. Aujourd’hui, 42 pays s’associent à cette journée.

43 millions d’euros débloqués en 2011

En France, où l’on comptait initialement 18.364 passages à niveau, 364 d’entre eux ont été jugés préoccupants et prioritaires et devront être, pour la plupart, fermés. Au total, 160 ont déjà été rayés de la carte et 200 autres environ devront l’être progressivement. L’an passé, 10 de ces intersections dangereuses, principalement situées dans des zones denses, ont donc été condamnées.

Mais l’addition de ces travaux est lourde, allant de 5 à 20 millions d’euros.« Car il faut créer à la place un tunnel ou un pont », explique le responsable de la communication. 190 autres passages, ne présentant pas le même niveau de danger, ont par ailleurs été fermés l’an passé. Pour ceux-là, les dépenses sont bien plus modestes, puisqu’il s’agit souvent seulement d’interdire le franchissement de la voie aux véhicules, priés de traverser les rails un peu plus loin. « Entre les fermetures et les aménagements, 43 millions d’euros ont été débloqués en 2011 », ajoute-t-on à RFF.

À cela s’ajoute le dispositif de répression pour tenter de faire respecter les règles de sécurité. À ce jour, 27 radars vitesse ont été mis en pace sur les passages à niveau. Quant aux radars antifranchissement, ils ont été testés dans l’Oise à Lagny-le-Sec et dans le Nord à Hondeghem ces deux dernières années.

Ce nouveau dispositif sanctionne les franchissements alors que le feu est rouge clignotant au-delà d’un délai de sécurité de trois secondes. L’expérimentation s’est révélée concluante. Leur installation a fait chuter les infractions de 65% dans l’Oise et de 60% dans le Nord. Aucun de ces radars, depuis homologués, n’étant à ce jour en service ailleurs, l’État doit prochainement décider d’un plan de déploiement.

Une collision tous les trois jours

Cet arsenal répressif devrait discipliner les usagers de la route, bien imprudents quand ils traversent les voies. 99% des accidents ont pour origine des fautes commises par les automobilistes, les motards mais aussi les piétons. Les chiffres révèlent, qu’en grande majorité, c’est la population locale qui se met en danger. Sous prétexte de connaître les lieux, certains croient avoir le temps de traverser la voie alors que le signal d’interdiction est actionné… et c’est l’accident. C’est d’ailleurs l’angle choisi cette année par RFF pour sa nouvelle compagne de sensibilisation lancée aujourd’hui. « Mon dentiste n’attend pas ! Je passe », est-il ainsi écrit sur une des affiches pour raconter ce qui se passe dans la tête des automobilistes.

En 2011, 29 personnes ont trouvé la mort sur ces passages à niveau contre 28 l’année précédente. « Il y a 10 ans, il y en avait deux fois plus. L’action de sécurisation conjuguée à la répression et la prévention est donc payante », souligne Christophe Piednoël. Par ailleurs, et alors qu’il passe en moyenne 16 millions de véhicules par jour sur un passage à niveau, 110 collisions ont été dénombrées en 2011, soit une tous les trois jours. Un chiffre qui reste stable par rapport à 2010.

Angélique Négroni, Le Figaro.fr - 7 juin 2012


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