AZF : le procureur de Paris saisi pour « diffusion de fausses nouvelles »

Alain Levy, avocat de 31 parties civiles au procès AZF, a demandé mercredi au procureur de la République de Paris d’ouvrir une enquête pour « diffusion de fausses nouvelles ». Sa démarche vise notamment la revue Préventique qui, cet été, a publié un rapport remettant en cause les conclusions des experts judiciaires sur la cause de cette catastrophe qui a fait 31 morts à Toulouse, le 21 septembre 2001.

Vous venez de saisir le procureur de Paris pour « diffusion de fausses nouvelles ». Pourquoi ?
- Alors que la cour d’appel rend son arrêt lundi, on assiste à d’ultimes manoeuvres visant à multiplier les fausses pistes. Cet été, la revue Préventique a publié un soi-disant rapport affirmant, sur la base de mensonges, qu’il y avait eu deux explosions sur le site d’AZF.
Dans deux notes envoyées à la cour durant l’été, les avocats de Total ont repris des hypothèses déjà évoquées à l’audience, comme la piste terroriste, en faisant croire qu’elles n’avaient pas été correctement explorées. Ils sont allés jusqu’à exploiter l’affaire Merah ! Ces manoeuvres visent à faire croire que, quelle que soit la décision de la Cour, on ne saura jamais la vérité. C’est inadmissible. Le parquet doit y mettre fin.

Selon vous, toute la lumière a-t-elle été faite sur cette explosion ?
- Les débats ont été âpres et longs. Ils ont permis de passer au crible toutes les hypothèses et de confronter tous les points de vue. De nombreux experts ont travaillé. Toutes les hypothèses, même les plus farfelues, ont été examinées. Evidemment, dans une affaire aussi complexe, on peut toujours discuter de tout. Mais, contrairement à ce qu’affirme Total, rien n’a été négligé. Tous les éléments concordent pour dire que l’explosion est due au croisement de deux produits incompatibles dans le bâtiment 221.

La quasi totalité des victimes est, à ce jour, indemnisée. Quel est l’enjeu de la décision de lundi ?
- Au lieu de chercher désespérément des causes externes, il est temps pour Total, qui gère une multitude d’autres sites sensibles de part le monde, de prendre ses responsabilités. Le directeur d’AZF, seule personne physique a être mise en examen dans cette affaire, doit, lui aussi, assumer ses manquements.

La justice a prononcé une relaxe générale en première instance. Y a-t-il des raisons pour que cela change ?
- Je le crois. D’ailleurs, les manoeuvres à la veille du délibéré de la Cour illustrent, du côté de Total, une certaine inquiétude.

Elisabeth Fleury, Le Parisien - 19 septembre 2012


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