Début des audiences pour le naufrage du « Costa Concordia »

L’audience préliminaire de lundi, la première d’une série de 40 environ, sera consacrée à la constitution des parties civiles et à un premier examen des requêtes de jugement du parquet.

Les familles des victimes du naufrage du Costa Concordia veulent comprendre ce qui s’est vraiment passé lors de la tragédie qui a fait 32 morts, ont indiqué leurs avocats lundi avant une audience préliminaire au tribunal de Grosseto en Toscane.

« Mes clients voudraient réussir à comprendre ce qui s’est réellement passé, pourquoi ça s’est passé ainsi, et de qui c’est la faute », a expliqué Massimiliano Valcada, avocat d’une famille de victimes françaises. « Ceci ne changera pas ce qui s’est passé lors de cette terrible nuit, mais ils ont besoin de savoir la vérité, pourquoi un proche parent est mort cette nuit-là probablement à cause d’une bêtise », a-t-il ajouté avant d’assister à l’audience.

L’audience préliminaire de lundi, la première d’une série de 40 environ, sera consacrée à la constitution des parties civiles et à un premier examen des requêtes de jugement du parquet. Outre l’ex-commandant du navire, Francesco Schettino, poursuivi pour homicides multiples par imprudence, abandon de navire et dommages à l’environnement, le tribunal de Grosseto doit analyser les responsabilités de cinq autres membres d’équipage ou dirigeants de Costa, une filiale du croisiériste américain Carnival. « C’est difficile de penser qu’il s’agit juste d’un coup de tête de quelqu’un, c’est probablement plus un problème de procédure qui n’était pas des meilleures, un impact contre un rocher qui n’aurait pas dû se produire à cause peut-être d’un excès de confiance et tout ce qui s’est produit ensuite, ce que les naufragés ont pu raconter, à savoir l’inexpérience et le manque de préparation de l’équipage, et l’impossibilité de faire descendre les chaloupes à la mer », a estimé Massimiliano Valcada.

Le chef de la cellule de crise de Costa Croisières, Roberto Ferrarini, est soupçonné d’avoir contribué à ralentir les opérations de sauvetage, ce qui est considéré comme la principale cause du lourd bilan du drame. L’enquête a montré que le Concordia qui transportait 4 229 personnes dont 3 000 touristes de 70 nationalités, a heurté à grande vitesse un récif devant l’île du Giglio avant de venir s’échouer à une cinquantaine de mètres du rivage.

L’île du Giglio réclame 80 millions d’euros

Selon La Repubblica, la commune de l’île du Giglio a demandé par le biais de son avocat Alessandro Maria Lecci une indemnisation de 80 millions d’euros pour les dommages causés à ses côtes par le Costa Concordia. « Mais ce n’est pas tout, ils doivent également déplacer l’épave » explique l’avocat.

L’organisation de consommateurs Codacons qui poursuit Costa au nom de certains survivants a rendu public un rapport qui montre que certains équipements notamment un système de fermeture des portes permettant de séparer le navire en compartiments étanches n’ont pas fonctionné. « La compagne a délaissé la sécurité de ses passagers pour augmenter ses profits », a dénoncé lundi John A. Eaves, avocat américain d’environ 150 naufragés.

Des dizaines de rescapés ont lancé des poursuites devant des tribunaux civils contre Costa. Trente avocats de rescapés devaient déposer une plainte en nom collectif lundi pour exiger des poursuites contre les directions de Costa Croisières et Carnival, le plus grand croisiériste au monde.

AFP, le 15 avril 2013


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