Concordia : Costa condamnée à payer un million d’euros

Le propriétaire du Costa Concordia, dont le naufrage en Toscane en janvier 2012 avait fait 32 morts, a été condamné au terme d’une procédure négociée.

Costa Croisières, propriétaire du Concordia dont le naufrage en Toscane en janvier 2012 avait fait 32 morts, a été condamnée mercredi à une amende d’un million d’euros au terme d’une procédure négociée. Cette tractation a eu lieu entre le procureur de Grosseto et la compagnie. Le parquet avait donné son accord à cet arrangement qui, en France, s’apparenterait à notre procédure de plaider-coupable. La compagnie avait déposé sa demande en février dernier.

En s’acquittant de ce million d’euros, elle sort d’un éventuel procès au pénal. Seuls le commandant Francesco Schettino et les quatre autres membres de l’équipage, considérés comme fautifs, pourront faire l’objet d’une procédure pénale. Lundi prochain, une audience préliminaire débutera contre eux devant le tribunal de Grossetto pour décider de leur éventuel renvoi en justice.

Heurtées par cet arrangement, les familles, qui ne pourront désormais plus poursuivre la compagnie qu’au civil, « tombent des nues », commente Anne Decré, la présidente du Collectif des naufragés français du Concordia. « Ça veut dire que moyennant monnaie Costa se lave de l’histoire, elle achète son innocence, s’éberlue Anne Decré. Tout serait achetable, donc ? Pourrait-on voir en France que AZF, par exemple, sorte du pénal en donnant un million ? ».

Selon la compagnie, Costa Croisières se constituera partie civile dans le procès contre Schettino, s’estimant victime de ses agissements. « On passe de responsable mais pas coupable à victime, résume la présidente du Collectif. C’est pas tordu, ça ? ».

Indemnisation forfaitaire de 11.000 euros

Les victimes françaises qui n’avaient pas accepté le « forfait » des 11.000 euros proposés par la compagnie au lendemain du naufrage sont toujours en cours de négociation de leurs indemnisations. Une bonne partie de ces 330 personnes devrait trouver un accord d’ici la mi-mai, les cas les plus lourds et les plus complexes ultérieurement. 130 avaient accepté le dédommagement forfaitaire de Costa.

Comme dans tout protocole, accepter une indemnisation exclut la victime de poursuivre au pénal mais « le pénal restant la voie pour rechercher la vérité », dit Anne Decré, la question se pose pour certains naufragés de se constituer partie civile dans le procès contre Schettino. « Peut-être qu’une association peut le faire, nous allons nous renseigner pour savoir si une telle requête serait recevable ».

Le Figaro.fr 10 avril 2013


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