Accident de car en Italie : les funérailles des victimes ont commencé

Deux jours après le dramatique accident de car qui a fait 38 morts et 10 blessés dans la région de Naples, l’Italie a décrété une journée de deuil ce mardi à l’occasion des funérailles des victimes.

Au bilan officiel, il faut ajouter neuf blessés légers parmi les occupants de véhicules percutés par le car avant sa chute. Les drapeaux sont en berne dans tous les édifices publics, les commerces fermés pour quelques heures et les programmes de télévision chamboulés. En hommage aux victimes, la fête prévue lundi soir pour la présentation de l’équipe de football de Naples a été annulée, et une minute de silence observée avant son match amical contre le club turc de Galatasaray.

Les funérailles ont commencé à 10 heures dans un centre sportif de Pozzuoli, réquisitionné pour l’occasion, devant des milliers de personnes venues rendre un dernier hommage aux victimes. Le président du conseil italien Enrico Letta est également présent. Vingt-huit des 38 personnes tuées résidaient dans cette petite localité balnéaire proche de Naples. Les cercueils ont été accueillis sous un tonnerre d’applaudissement comme c’est la tradition en Italie. « Nous nous sentons tous vraiment mal. On se connaissait tous ici, nous somme tous un peu frères et soeurs... », explique Franco, qui a perdu un ami dans la catastrophe. « Sa femme est à l’hôpital. Elle ne sait même pas que son mari est mort. J’ai un autre ami qui a perdu deux soeurs, deux beaux-frères et deux enfants », raconte-t-il. Un autre habitant, Annibale Spira, veut « savoir ce qui s’est passé » d’autant que « ce n’est pas la première fois qu’un accident se produit à cet endroit là ».

C’est un « moment très triste pour l’Italie », avait réagit M. Letta après l’accident, tandis que le président Giorgio Napolitano dénonçait « une tragédie inacceptable », qui incite « à un engagement plus tenace en faveur de la sécurité routière ». Le président du Sénat Pietro Grasso a rappelé qu’un tiers de la mortalité en Italie était causé par les accidents de la route. « Nous avons le devoir moral d’intervenir, en intensifiant les contrôles sur les conducteurs, en vérifiant avec rigueur l’état des véhicules, la qualité des routes et des barrières de protection », explique-t-il.

Ouverture d’une enquête

Le parquet d’Avellino a ouvert une enquête pour « homicides involontaires ». Elle portera non seulement sur l’éventuelle responsabilité du chauffeur, mort dans l’accident, mais aussi sur l’état du véhicule et la qualité de la barrière de protection défoncée par l’autocar. « Nous ferons tout ce que nous pourrons pour que tout le monde obtienne justice », promet sur place le procureur en charge de l’enquête, Rosario Cantelmo. Cette portion d’autoroute est particulièrement dangereuse et plusieurs accidents graves s’y sont produits.

L’autocar, qui est arrivé à vive allure sur une zone en descente, a effectué un vol plané de 30 mètres depuis un pont routier. Il transportait 48 passagers dont de nombreux enfants qui revenaient d’un pèlerinage à Pietrelcina. L’accident est l’un des plus meurtriers de ces dix dernières années en Europe, le dernier remontant à mars 2012 en Suisse, où 28 personnes, dont 22 enfants, avaient trouvé la mort.

LeParisien.fr avec AFP - 30 juillet 2013


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