Les familles dénoncent l’opacité de l’enquête

Ils sont sortis « déçus » voire « en colère de leur rendez-vous avec le ministre des Transports. A la veille de leur déplacement au Brésil pour une cérémonie organisée à Rio, l’entretien que Dominique Bussereau leur a consacré hier matin n’a pas apaisé les familles des victimes de l’accident de l’AF 447 Rio-Paris du 1er juin.

« Nous attendions des réponses concrètes, on
nous rétorque que nous n’avons pas à surveiller les
travaux de l’Etat ! » s’indigne Robert Soulas, de l’association
Entraide et solidarité AF 447, qui représente
désormais une cinquantaine des 228 disparus.

Sa requête, qui était d’obtenir un poste
« d’observateur » associé à la troisième phase des
recherches en mer, a été refusée. « Il règne une
opacité totale sur le déroulement de l’enquête
technique », déplore le président de l’association,
Jean-Baptiste Audousset. Le report à la fin janvier
de cette troisième campagne, annoncée au départ
à l’automne, comme le refus du Bureau d’enquêtes
et d’analyses (BEA) d’indiquer le nombre et
les noms des experts internationaux chargés de sa
préparation figurent parmi leurs griefs.

« On nous oppose un pseudo-secret professionnel
 », regrette Stéphane Gicquel, de la Fédération
nationale des victimes d’accident collectif (Fenvac),
associé à l’entretien. Les représentants des familles,
reçus aussi hier à la chancellerie, ont décidé
de déposer dès la semaine prochaine « des demandes
d’actes » auprès du juge d’instruction afin
d’obtenir ces informations. « Il faut que la primauté
revienne à l’enquête judiciaire »,martèlent ils.

« Tout le monde travaille d’arrache-pied ! » rétorque
la porte-parole du BEA, qui souligne que
l’exploitation des données des premières campagnes,
pour préciser une zone restreinte de recherche
de l’épave et des enregistreurs de vols,
n’est pas terminée.

Les familles s’inquiètent aussi du « climat délétère
qui règne à Air France actuellement », souligne
Jean-Baptiste Audousset. L’annonce hier
que les pilotes vont être associés à la réflexion sur
la sécurité de la compagnie engagée après le crash
devrait les rassurer.

Quelque 300 proches des victimes
décolleront ce matin de Paris pour Rio, où
une cérémonie rassemblant près de 700 personnes
doit se tenir demain.

Source : Pascale EGRE, Le Parisien, 6 novembre 2009.


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