« En 2011, une centaine de départs de feu (NDLR : sur 150 sites nucléaires), ne donnant pas nécessairement lieu à des incendies, ont été recensés dans les installations nucléaires de base en France. » L’information est visible depuis quelques jours sur le site de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN*) et peut faire froid dans le dos.« Plus de 40% de ces départs de feu ont pour origine des défauts électriques », détaille encore l’ASN. Des défauts électriques ? Dans un appartement d’accord, mais dans une centrale nucléaire, on a du mal à le croire. D’autant que sur cette centaine de départs de feu recensés, une dizaine pouvaient potentiellement avoir des conséquences en termes de sûreté nucléaire.
L’une des premières menaces
Le départ de feu du transformateur électrique de la centrale du Tricastin, le 2 juillet 2011, a ainsi donné lieu au déploiement d’un plan d’urgence interne. Interrogé par notre journal, EDF (qui est propriètaire de 60 sites nucléaires) reconnaît que le risque incendie constitue l’une des premières menaces. « Nous avons mis en place dès 2007 le plan Risque maîtrise incendie, confie un porte-parole. Cela nous a permis de réduire de 30% le nombre de départs de feu, puisque nous sommes passés de 89 sur l’ensemble de nos sites en 2009 à 60 en 2011. »
Des améliorations, certes, mais encore insuffisantes au regard des risques encourus, selon les inspecteurs de l’ASN. « La situation reste nettement perfectible », observent-ils sur leur site. L’autorité indépendante va donc publier une nouvelle décision réglementaire sur la prévention du risque incendie « avant la fin de la semaine ». Une décision qui intégrera le retour d’expérience de Fukushima ainsi que les dernières recommandations des autorités de sûreté nucléaire des autres pays.
* www.asn.fr.
Le Parisien, 28 août 2013