Accident de Brétigny : vérification des aiguillages terminée

La campagne de vérification nationale des aiguillages lancée après la catastrophe de Brétigny-sur-Orge (Essonne) le 12 juillet, qui a fait sept morts, n’a pas décelé de risques pour la sécurité, selon la SNCF, qui annonce une seconde opération de contrôle.

"Les premières constatations rendues publiques le 24 juillet sont confirmées. Les vérifications n’ont pas décelé de situation de nature à engager la sécurité", a affirmé Pierre Izard, directeur de la branche SNCF Infra chargée de l’entretien du réseau, mercredi lors d’une conférence de presse.

Les responsables de la SNCF n’ont pas vraiment réagi aux informations du Monde de mardi, confirmées par une source judiciaire, faisant état d’une quarantaine d’anomalies "de degrés divers" au niveau de l’aiguillage mis en cause à Brétigny.

"Nous n’avons pas cette information", a commenté Pierre Izard, tandis que le président de la SNCF, Guillaume Pépy, indiquait n’avoir "pas accès au dossier judiciaire. Nous ne sommes pas partie civile".

Les résultats définitifs de la campagne de vérification, qui a porté sur 484.000 attaches et 225.000 boulons, fait état de 4% des attaches rail/traverses et 5,1% des boulons resserrées préventivement, et 0,2% des boulons remplacés préventivement.

Immédiatement après l’accident, la SNCF avait mis en cause une éclisse, sorte d’agrafe d’acier maintenant par des boulons deux rails mis bout à bout, qui se serait détachée et bloquée dans l’aiguillage, provoquant le déraillement.

L’entreprise publique avait lancé une campagne de vérification pour inspecter l’ensemble des 5.000 aiguillages et 100.000 éclisses du réseau national.

Depuis le 5 août, une deuxième action a été lancée et concerne 181 aiguillages, parmi les plus sollicités en termes de trafic et de vitesse. Ils font l’objet d’une visite hebdomadaire, pour "comprendre les phénomènes éventuels de desserrage qui pourraient se produire dans un aiguillage", a-t-il précisé.

Cette ligne "connaît un niveau de circulation très élevé. Chaque équipement fait l’objet d’un examen précis. Un aiguillage avait été renouvelé au mois de juin, celui qui est mis en cause était prévu en renouvellement en 2016", a indiqué le président de RFF Jacques Rapoport.

Par ailleurs, la SNCF a annoncé la création d’un réseau d’experts international, et son président Guillaume Pépy proposera au prochain conseil d’administration la publication des rapports annuels sur la sécurité.

Toutefois, Guillaume Pépy ne publiera pas les rapports détaillés pour chaque équipement contrôlé, comme le lui demandait mercredi une association d’usagers, l’AVUC, car cela va "à l’encontre des objectifs (du plan) Vigipirate".

Ouverte douze jours après la catastrophe, l’information judiciaire pour "homicides et blessures involontaires" s’est élargie le 19 août aux personnes qui auraient été psychologiquement choquées lors de la catastrophe.

Mercredi, un article du Figaro fustigeait l’enquête en flagrance diligentée par le parquet d’Évry et faisait état d’un climat "tendu" entre juges et procureur, ce que dément ce dernier.

"Nous sommes dans un dialogue institutionnel normal. Les services de police judiciaire ont remarquablement bien travaillé", a souligné à l’AFP le procureur de la République Éric Lallement.

Le déraillement d’un train Téoz Paris-Limoges le 12 juillet, avait fait sept morts, dont quatre se trouvaient sur le quai.

AFP - 12 septembre 2013


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