Brétigny : la SNCF estime "très probable" qu’un boulon manquant ait provoqué l’accident

Un des quatre boulons retenant l’éclisse mise en cause dans le déraillement d’un train en gare de Brétigny-sur-Orge manquait avant la catastrophe, selon un rapport d’enquête de la SNCF rendu public lundi 23 septembre. L’accident, qui a coûté la vie à sept personnes, s’était produit le 12 juillet,

Selon ce document de 16 pages que la SNCF a diffusé sur son site, il apparaît "très probable" aux enquêteurs du groupe que l’absence d’un des quatre boulons maintenant l’éclisse, une pièce métallique d’une dizaine de kilos fixée aux rails, soit "sensiblement antérieure au déraillement". La pièce serait venue basculer avant de provoquer la catastrophe.

Selon les informations du Monde, les magistrats qui s’étaient déplacés sur les lieux le 25 juillet, au lendemain de l’ouverture d’une information judiciaire pour homicides et blessures involontaires, avaient déjà relevé "au minimum 40 anomalies" sur l’aiguillage litigieux.

LA QUESTION DU DÉFAUT D’ENTRETIEN RESTE ENTIÈRE

Le rapport note qu’il y avait quatre trous destinés à ces boulons dans la pièce qui s’est retrouvée dans le cœur de l’aiguillage. Pour les trous 1 et 2, les boulons avaient récemment rompu, l’un au niveau de la tête, l’autre au niveau du filetage.

"Trou 3 : boulon et écrou non présents, trou de l’âme du cœur oxydé. Les enquêteurs privilégient une absence antérieure de ce boulon depuis une date que les expertises métallurgiques devront pouvoir préciser", notent les enquêteurs de la SNCF. Le quatrième boulon, "bien en place, a servi de pivot dans la rotation de l’éclisse", précise encore ce rapport.

Un examen visuel de cette pièce, opération qui a lieu tous les quinze jours, avait eu lieu le 4 juillet, soit huit jours avant l’accident, mais n’avait rien relevé d’anormal. La question du défaut d’entretien reste donc entière. Les analyses métallurgiques qui doivent être réalisées dans le cadre de l’information judiciaire devront "préciser la consistance du scénario de désassemblage et sa chronologie, ainsi que le processus qui a conduit au retournement de l’éclisse".

Un courrier a été envoyé aux familles des victimes du déraillement le 26 août par Philippe Cèbe, coordonnateur national du dispositif d’aide aux victimes de l’accident, précisant la procédure pour une indemnisation et pour la procédure judiciaire.

Lemonde.fr - 23 septembre 2013


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