Les Chebab menacent d’attaquer encore le Kenya

Alors que le président kényan, Uhuru Kenyatta, annonçait lors d’une allocution télévisée la fin du siège du centre commercial de Westgate à Nairobi, reconnaissant « des pertes immenses » mais se satisfaisant d’avoir « humilié et vaincu les assaillants », les Chebab somaliens menaçaient déjà ce pays de nouvelles attaques.

« Nous lançons un avertissement au gouvernement kényan et à tous ceux qui le soutiennent, a déclaré mardi leur porte-parole, Ali Mohamud Rage, dans un message audio mis en ligne sur Internet. S’ils veulent la paix, a poursuivi ce cheikh du djihad, qu’ils quittent notre territoire, qu’ils arrêtent leur ingérence dans nos affaires, qu’ils libèrent nos prisonniers et qu’ils arrêtent toutes les formes de combat contre notre religion. »

Le premier ministre somalien, Abdi Farah Chirdon, qui était à Genève pour une session de l’ONU consacrée à la Somalie, a répliqué que « les responsables » de cette attaque menée contre son voisin devront « répondre de leurs actes ». « Le terrorisme n’a pas de frontière », a-t-il poursuivi, soulignant que « cette tragédie avait rapproché » les deux pays.

Le premier ministre kényan a reçu le soutien de l’Union africaine, qui a déployé une force de quelque 17 000 hommes en Somalie, et a promis d’intensifier sa lutte contre les islamistes somaliens Chebab. « L’approche de l’ONU et la mienne vis-à-vis des Chebab en Somalie, c’est qu’il faut intensifier nos campagnes, du point de vue militaire, mais aussi politique », a renchéri Nicholas Kay, le représentant spécial de l’ONU pour la Somalie.

Plusieurs fois annoncé, le dénouement de l’attaque lancée samedi après-midi par les Chebab somaliens contre le centre commercial a tardé à être officiellement prononcé. Et il restait difficile de dire avec certitude, après l’allocution du chef de l’État hier soir, si les opérations des forces de sécurité étaient définitivement terminées ou si des assaillants avaient pu leur échapper.

Trois jours de deuil national

Le dernier bilan, dressé par le président kényan mardi soir, faisait état de 67 morts, dont six soldats kényans. Mais il pourrait s’alourdir, nombre de personnes étant encore portées disparues. Selon les proclamations des Chebab avant leur mise hors d’état de nuire et les récits de survivants, de nombreux cadavres jonchaient le sol du centre commercial. Les autorités kényanes avaient elles-mêmes avancé le chiffre de 200 blessés lundi soir, quand elles affirmaient que tous les otages piégés dans le bâtiment avaient probablement été secourus.

Selon le président Kenyatta, « cinq terroristes ont été tués par balle et onze suspects sont en détention ». Mais, là encore, ce décompte sera peut-être corrigé. Au sein du commando terroriste, la présence d’étrangers, celle notamment d’Occidentaux qui avait été évoquée par un ministre kényan (voir ci-dessous), n’a pas été officiellement confirmée. Des expertises médico-légales sont en cours.

Le président kényan a précisé que trois étages du Westgate Mall, où un violent incendie s’était déclaré, s’étaient effondrés mardi et que des corps y avaient été pris au piège. Uhuru Kenyatta a décrété un deuil national de trois jours.

Le Figaro.fr - 25 septembre 2013


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