Après leur libération, le soulagement des familles des otages

Le président de la République, François Hollande, a annoncé mardi 29 octobre la libération des quatre otages français enlevés au Niger en 2010 par Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI). "Trois ans d’épreuves pour ces ressortissants capturés, détenus par des geôliers sans scrupules, a déclaré le chef de l’Etat depuis la Slovaquie. (…) Trois ans de souffrance pour les familles, qui vivaient un calvaire et qui sont aujourd’hui soulagées."

"Aujourd’hui, on me dit qu’ils sont libres, sains et saufs. Nous sommes très heureux, même plus encore, c’est même indescriptible, a déclaré sur RTL le président du comité de soutien de Thierry Dol, Karl Lebeau, ajoutant qu’il n’y croyait plus. Tant que je ne toucherai pas Thierry Dol et les autres, je n’y croirai pas, je suis tellement heureux de cette annonce."

Françoise Larribe, l’épouse d’un des quatre otages et elle-même ancienne otage, a évoqué "une vague émotionnelle, un tsunami" après l’annonce de la libération de son mari. "Pendant ces trois ans on était tout le temps dans l’espérance. Je n’ai jamais perdu l’espoir, même s’il y a eu des moments d’abattement, de peur, d’angoisse", a encore dit celle qui fut libérée en février 2011.

"La joie est tellement forte qu’on ne sait plus comment la qualifier, s’est ému Didier Béghin, président du comité de soutien à Daniel Larribe et ancien collègue de ce dernier. On ne s’y attendait pas du tout. On avait entendu parler de deux émissaires dans le Sahel dont la présence avait été démentie par le gouvernement. Et il y avait eu tellement de rumeurs qu’on ne les écoutait plus."

Interrogé sur l’accueil que le comité de soutien compte réserver à l’ex-otage lors de son retour à la maison, M. Béghin a indiqué qu’il ne voulait rien prévoir. "Il va peut-être vouloir se recueillir autour de sa femme et ses deux filles. Une nouvelle vie commence. Et ce ne sera pas facile", a poursuivi M. Béghin.

"LES VOIR, LEUR PARLER, LES TOUCHER"

"Seul l’Etat pouvait le sortir de là, a réagi la mère de Pierre Legrand, Pascale Robert, sur BFMTV. On a l’impression de ressentir quelque chose que l’on n’avait jamais ressenti. On attend maintenant le retour physique, de les voir, leur parler, les toucher."

Après tant d’attente, la tante de Pierre Legrand – 28 ans, le plus jeune des quatre otages – confie quant à elle avoir encore "du mal y croire". "Je suis heureuse, émue, explique Brigitte Laur, des sanglots dans la voix. On a tellement attendu… Merci à tous ceux qui nous ont soutenus, merci."

Depuis septembre 2012, date à laquelle toute la famille de Pierre Legrand avait décidé de ne plus observer le silence demandé depuis deux ans par les autorités, Mme Laur avait multiplié les manifestations et prises de parole pour que les otages ne soient pas oubliés. "C’est incroyable, c’est un moment qu’on a tellement attendu, vous savez", a-t-elle répété.

Originaire de Couffé (Loire-Atlantique), Pierre Legrand était âgé de 25 ans lors de son enlèvement, le 16 septembre 2010. Il travaillait pour une filiale de Vinci lorsqu’il a opté, au sein de cette entreprise, pour un volontariat international en entreprise (VIE). C’est dans ce cadre qu’il est parti pour Imouraren, au Niger, où se trouve une mine d’uranium d’Areva. A 80 km de là, à Arlit, il a été enlevé alors qu’il était en route pour revenir passer des vacances en France.

Le Monde.fr avec AFP - 29 octobre 2013


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