Incendie du Paris-Opéra : la responsable condamnée à 3 ans ferme

Fatima Tahrour, avait reconnu avoir renversé des habits et couettes sur des bougies en quittant l’hôtel. Mais elle a toujours affirmé ne pas s’être rendu compte de la portée de son geste.

La jeune femme à l’origine du terrible incendie de l’hôtel Paris-Opéra, qui avait fait 24 morts en avril 2005, a été condamnée à trois ans de prison ferme, une peine plus sévère que celle requise. Son compagnon de l’époque, Nabil Dekali, veilleur de nuit de l’hôtel, a lui été condamné à deux ans de prison dont un avec sursis.

S’adressant à la jeune femme, Fatima Tahrour, le président du tribunal correctionnel de Paris a déclaré :

Votre imprudence caractérisée est directement à l’origine du décès de 24 personnes". "Il vous était quasiment impossible de méconnaître le risque d’incendie. Il est extrêmement probable qu’à tout le moins, vous ayez eu connaissance du départ de feu", a-t-il ajouté.

La jeune femme va faire appel, a déclaré son avocat à la sortie de l’audience.

Interpellant ensuite le veilleur de nuit, le président a affirmé que la prise d’alcool et de drogue avaient "altéré (ses) réflexes" ce soir-là.

Sa mère, Fatima Dekali, a été relaxée. Le père, Rachid Dekali, a été condamné à trois ans de prison dont un avec sursis.

Le tribunal a estimé que le père était "parfaitement au courant de la toxicomanie de (son) fils et donc du danger de lui confier la surveillance d’un hôtel surpeuplé".

Durcissement de la législation anti-incendie dans les hôtels

Lors du procès en novembre, l’accusation avait requis trois ans de prison, dont deux ferme, contre Fatima Tahrour. Elle a reconnu être à l’origine de l’incendie après une dispute avec son amant mais a toujours affirmé ne pas s’être rendu compte de la portée de son geste et n’avoir appris le drame que le lendemain.

L’accusation avait requis quatre ans avec sursis contre Rachid et Fatima Dekali, les gérants de cet établissement qui accueillait principalement et en trop grand nombre des familles étrangères précaires envoyées par le Samu social, et trois ans avec sursis contre Nabil Dekali, qui a reconnu avoir consommé alcool et drogue le soir du drame et était poursuivi pour avoir tardé à alerter les secours.

L’incendie, le pire dans la capitale depuis la Libération, était le premier d’une série qui avait fait 52 morts en quelques mois dans des hôtels ou meublés parisiens abritant majoritairement des étrangers. Il avait conduit à un durcissement de la législation anti-incendie pour les hôtels.

reuters 23.01.2014 - Nouvelobs.com avec AFP, publié et mis à jour le 23.01.2014


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