Ferry en Grèce : les zones d’ombre de la catastrophe

Le mystère reste entier sur les causes de l’incendie ayant provoqué la tragédie du ferry Norman Atlantic. Trois jours après la catastrophe qui a fait au moins 13 morts et un nombre toujours indéterminé de "disparus", on ne sait même pas encore exactement combien de passagers se trouvaient sur l’appareil. Mercredi, l’Albanie a annoncé avoir officiellement autorisé le ferry à quitter ses eaux territoriales.

L’incendie a-t-il un lien avec les migrants cachés dans des camions ?
La présence de clandestins à bord est désormais "établie". Trois d’entre eux ont été identifiés, deux Afghans et un Syrien ayant demandé l’asile politique, a indiqué le procureur en charge de l’enquête ouverte en Italie, Giuseppe Volpe. Mais il y en avait sans doute bien davantage cachés dans les nombreux camions transportés par le Norman Atlantic. Or, l’incendie s’est déclenché au niveau des ponts inférieurs, là où étaient garés ces camions. Deux des trois victimes italiennes sont d’ailleurs des chauffeurs de camions.
Le port de Patras en Grèce, point de départ du ferry, est une des plaques tournantes du trafic de clandestins en Méditerranée, où des milliers d’hommes, de femmes et parfois d’enfants cherchent désespérément à s’embarquer en quête d’une vie meilleure.

Combien y a-t-il de disparus ?
Plusieurs rescapés ont évoqué la présence de migrants clandestins à bord du ferry. Près de 500 personnes ont pu se trouver à bord du Norman Atlantic, d’après les estimations faites par le procureur Volpe. C’est nettement plus que les 474 personnes enregistrées sur le manifeste d’embarquement, selon la compagnie grecque Anek, qui a affrêté ce ferry. Cette liste a été plusieurs fois révisée, passant de 478, puis 475 avant de s’établir mercredi à 474 passagers et membres d’équipage.
Sur les 371 passagers récupérés sur le ferry, 234 sont grecs, 54 turcs, 22 albanais, 22 italiens et 10 suisses, sans compter d’autres nationalités. Neuf des dix Français présents à bord ont été pris en charge, mais on est toujours sans nouvelle du dixième.

Les procédures de sécurité ont-elles été respectées ?
La justice italienne va désormais s’efforcer d’établir les circonstances de ce drame et de désigner les responsables, alors que des passagers ont dénoncé le manque de préparation de l’équipage.
Le commandant du Norman Atlantic, Argilio Giacomazzi, a été interrogé une partie de la nuit par les services du procureur Volpe, a-t-on appris de source judiciaire. "Nous avons clarifié chaque aspect et répondu à toutes les questions", a affirmé son avocat, Alfredo Delle Noci. Les enquêteurs se sont en particulier intéressés aux procédures de sécurité, que le commandant a dit avoir pleinement respectées, en particulier en ne donnant l’alerte générale qu’une fois établi le danger posé par l’incendie.
Plusieurs passagers avaient dénoncé l’absence d’alerte et de consignes de la part de l’équipage. "C’était la panique à bord car on était plus de 400 personnes à devoir sortir par une seule sortie de secours", a ainsi raconté à l’AFP d’une voix émue une jeune Grecque, Urania Thiréou.

L’Expresse avec AFP - le 31.12.2014


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