Le capitaine du bateau-mouche contrôlé positif au cannabis

Hier soir, le pilote et le copilote de « la Besogne », l’embarcation impliquée dans le naufrage mortel d’une vedette de tourisme sur la Seine, samedi en plein centre de Paris, étaient toujours en garde à vue prolongée dans les locaux de la première division de police judiciaire (1re DPJ). Le capitaine, un homme de 40 ans qui était aux commandes de l’embarcation, un des neuf navires de promenade de la Compagnie des Bateaux-Mouches, a subi des tests de dépistage au cannabis qui se sont révélés positifs.
Le lien entre l’accident dramatique, qui a causé la mort d’un petit garçon de 6 ans et celle d’un homme de 45 ans, n’est toutefois pas établi et ne sera peut-être même pas retenu par le parquet comme circonstance aggravante. Bien qu’avérée, la consommation de stupéfiant pourrait être relativement ancienne des jours, voire des semaines avant le drame et n’avoir « aucun impact sur la conduite du pilote le soir de l’accident », selon une source judiciaire. « Croiser les tests salivaires et sanguins permet de se faire une idée, mais pas de manière extrêmement précise », explique un policier.

« Ce type de bateau ne possède pas de boîte noire »

Les deux hommes devraient être déférés aujourd’hui au parquet de Paris qui pourrait ouvrir une information judiciaire pour « homicides et blessures involontaires ». Ils sont ensuite susceptibles d’être présentés à un juge d’instruction qui peut les mettre en examen ou les entendre sous le statut de témoin assisté.

Les premiers éléments de l’enquête laissent penser que l’accident serait dû à un défaut de maîtrise du pilote. Ce dernier aurait mal apprécié la distance qui séparait son bateau, une embarcation de 400 places particulièrement imposante, de la petite vedette de tourisme qui le précédait, avec douze passagers à son bord. Conservant son allure, le bateau-mouche aurait alors percuté la navette par l’arrière, causant une importante voie d’eau, puis le naufrage de l’embarcation contre le pont de l’Archevêché au pied de Notre-Dame. Un endroit particulièrement dangereux, où les dépassements sont interdits et la vitesse est limitée. L’allure à laquelle circulait « la Besogne » sera, en revanche, compliquée à établir formellement par les enquêteurs qui ont, un temps, privilégié la thèse de la vitesse excessive. « Ce type de bateau ne possède pas de boîte noire. Et le chronographe qui se trouve à bord peut être perturbé par la vitesse du courant ou la force du vent », confie une source proche de l’enquête.

Le Parisien, Cécile Beaulieu, 16.09.2008


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