Tchernobyl : Risques de propagation de particules radioactives

On espérait que les particules radioactives étaient profondémment enfouies au fin fond des forêts russes. Et voilà que de terribles incendies font remonter l’année 1986 à la surface : Tchernobyl revient hanter la Russie et sans doute aussi d’autres régions européennes.

Les incendies en Russie et les risques de propagation de particules radioactives font la Une des journaux. Moscou a confirmé que des feux touchaient aussi les régions affectées par l’accident de Tchernobyl.

On la croyait oubliée, cette catastrophe nucléaire de Tchernobyl, écrit die Welt. On espérait que les particules radioactives étaient profondémment enfouies au fin fond des forêts russes. Et voilà que de terribles incendies font remonter l’année 1986 à la surface : Tchernobyl revient hanter la Russie et sans doute aussi d’autres régions européennes. Il n’y aura pas de deuxième accident, mais les conséquences possibles de cette catastrophe naturelle si mal gérée sont impossibles à évaluer. Et puis, poursuit le quotidien, l’Histoire se répète également sous un autre aspect.

La communication politique avec son lot de mensonges et de silences est aussi désastreuse aujourd’hui que sous l’ère soviétique. On s’entend dire de la part de fonctionnaires subalternes que rien ne brûle quand tout flambe depuis longtemps, que les installations nucléaires ne sont pas en danger alors que les forêts aux alentours crépitent déjà. Une fois que l’étendue réelle des dégâts sera connue, la crédibilité des autorités politiques prendra un sérieux coup, un de plus.

La Tageszeitung note pour sa part que cette vague d’incendie montre à quel point les catastrophes naturelles ne font pas bon ménage avec les installations nucléaires et leurs déchets. Dans la pratique, on préfère bien sûr refouler cette vérité alors que le danger est bien réel. Chaque centrale nucléaire représente un risque incalculable et c’est d’autant plus vrai à l’heure où les phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes se multiplient. Malheureusement, la prise de décisions politiques dans ce domaine ne semble pas être pour demain.

Dans la Süddeutsche Zeitung, il est question de la coulée de boue qui a dévasté le week-end dernier la province chinoise de Zhouqu, faisant plus d’un millier de morts. Cela fait des années que des responsables tirent la sonnette d’alarme, sans succès. Mais comme souvent, le mot même de « catastrophe naturelle » dissimule le fait que des gens portent une responsabilité, que leurs décisions ont rendu la catastrophe plus probable et en ont aggravé les conséquences. Pékin fait toujours mine de croire que le changement climatique est un problème purement occidental. Les autorités communistes préfèrent se réfugier derrière des technologies toujours plus sophistiquées pour régler leurs problèmes. Les pays industrialisés, dont l’Allemagne, acclament la croissance de la Chine, essentielle pour leurs exportations et la pérénité de leur bien-être. Et pendant ce temps là, la population chinoise paie entre autres le prix de l’exploitation effrénée de la nature.

Publié le 12 aout 2010, par Konstanze von Kotze, Deutsche Welle.


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