Japon : le bilan humain et matériel de la catastrophe

Alors qu’une contamination nucléaire à grande échelle menace toujours le Japon, le pays doit aussi venir en aide aux milliers de réfugiés et de victimes du séisme. Les chiffres provisoires du bilan matériel et humain donnent l’ampleur de la catastrophe en cours.

10 804 morts et 16 244 disparus
Le dernier bilan officiel date du dimanche 27 mars, date à laquelle la police japonaise a fait état de 10 804 décès confirmés et de 16 244 disparus, à la suite du séisme et du tsunami. Ce bilan excède largement celui du séisme de Kobé en 1995, qui avait fait 6 434 morts.

Il pourrait, pourtant, encore s’alourdir : les réfugiés évacués de la zone autour de la centrale de Fukushima racontent que dans les villes laissées à l’abandon de la zone de sécurité, les secours n’ont pu comptabiliser tous les disparus.

Près de 200 000 foyers toujours privés d’électricité
Ceux qui ont survécu vivent toujours dans la précarité. Le fournisseur d’électricité Tepco, qui tente en vain de maîtriser la situation à Fukushima, recensait 192 339 foyers privés d’électricité dans le Nord, dimanche.

Le ministère de la santé estime qu’au moins 530 000 foyers étaient privés d’eau courante à cette même date dans dix préfectures du pays. Au total, 18 649 bâtiments ont été complètement détruits, a déclaré la police dimanche.

Des réfugiés en situation critique
Dans la région de Fukushima, environ 177 500 habitants ont été évacués de la zone de 20 km autour de la centrale nucléaire endommagée. Le gouvernement a admis que les personnes vivant dans un rayon compris entre 20 et 30 km devaient aussi envisager de partir, mais beaucoup n’avaient pas attendu cette annonce pour fuir la région.

Selon les chiffres officiels, environ 242 881 personnes évacuées se trouveraient dans des hébergements provisoires. Beaucoup ont tout perdu et, ne touchant plus de salaire, doivent chercher des petits boulots au jour le jour pour survivre.

Jusqu’à 216 milliards de dollars de dégâts
Le gouvernement a évalué les dégâts du séisme et du tsunami entre 16 000 et 25 000 milliards de yens (138 à 216 milliards d’euros). A titre de comparaison, le coût total des dommages causés par les catastrophes naturelles dans le monde en 2010 a été évalué à 218 milliards de dollars (154 milliards d’euros) par Swiss Re, deuxième réassureur mondial.

Dans la métropole de Sendaï, nombre d’activités côtières ont été réduites à néant et les infrastructures ravagées. Beaucoup de firmes nippones ont dû cesser leurs activités dans le pays, dont les principaux constructeurs d’automobiles.

"Le tremblement de terre devrait avoir un impact considérable sur les activités économiques d’un grand nombre de secteur", a prévenu dimanche le porte-parole du gouvernement, Yukio Edano. La côte Pacifique du Tohoku, au nord-est, la plus durement frappée par le tsunami et le séisme, comptait au total pour 8 % du PIB du pays. Pour soutenir l’économie locale, la Banque du Japon a versé dimanche 55 milliards de yen (480 millions d’euros) à treize banques implantées dans le Nord-Est.

LEMONDE.FR avec AFP et Reuters publié le 29 mars 2011.


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