Rhône. Lyon : trois ans après l’explosion le traumatisme et les questions

Le 28 février 2008, cours Lafayette une explosion de gaz avait fait un mort, 40 blessés et des dégâts énormes. L’affaire n’est pas jugée, les indemnisations traînent. Retour sur l’enquête trois ans après le drame

Trois ans après l’explosion mortelle du cours Lafayette, à Lyon (6e), le quartier a presque repris son allure habituelle. Mais, dans les esprits et dans les vies, il y aura toujours un avant et un après.

Ce 28 février 2008 en fin de matinée, l’entreprise Roche procède au replacement de canalisations d’eau. Vers 11 h 30, une fuite de gaz est détectée sur le chantier, où une conduite de gaz vient d’être arrachée, à la hauteur des numéros 117-119. Elle est très importante. Les pompiers décident d’évacuer les immeubles.

L’explosion se produit à 12 h 15. Un pompier, le sergent-chef Stéphane Abbes est tué sur le coup, un technicien de GrDF est grièvement blessé et une quarantaine de personnes souffrent de lésions diverses. Les vitres du quartier volent en éclat et on dénombre 230 sinistrés parmi les riverains et les commerçants. Les travaux de consolidation puis de reconstruction viennent de s’achever mais, trois ans après l’explosion, l’affaire est loin d’être réglée. Car l’indemnisation des victimes, qui devait être facilitée par la création d’un guichet unique, est loin d’être satisfaisante. Vincent Delattre, président de l’Association des Victimes de l’Explosion du cours Lafayette (Aveclrb), déplore en effet les difficultés rencontrées face aux assurances. « Je n’aurais jamais cru que ce soit aussi difficile, on est face à un mur, tout est bon pour faire traîner ». En dépit de la convention signée il y a deux ans dans le bureau du procureur de la république de Lyon, les 98 dossiers d’indemnisation déposés par les victimes ne sont pas réglés en totalité. Selon l’Aveclrb, « vingt dossiers sont encore en souffrance », essentiellement ceux des habitants du 117 et du 119, alors que l’assureur Axa, responsable du guichet unique, a rompu la convention en arguant du fait que tous les dossiers sont réglés.

Sur le plan judiciaire, quatre entreprises ont été mises en examen pour homicide involontaire : GrDF, dont la gestion de la fuite soulève des questions ; la société Roche, qui effectuait les travaux à l’occasion desquels le branchement de gaz a été arraché ; la société Véolia, donneur d’ordre ; la société Gauthey, filiale d’Eiffage, qui avait réalisé en 2003 des travaux sur les conduites de gaz.

L’instruction du dossier touche à sa fin et les mis en cause devraient être renvoyés devant le tribunal à la fin de l’année, ou au début de l’année 2012. Mais rien n’effacera le traumatisme de l’explosion.

Christine Mérigot - LeProgres.fr publié le 27 février 2011.


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