L’Oaci veut renforcer les normes de sécurité

L’Organisation de l’aviation civile internationale appelle les 190 Etats membres à instaurer de nouvelles normes pour faciliter, à l’avenir, la récupération des enregistreurs de vols.

Comme chaque grande catastrophe aérienne, le crash du Rio-Paris pourrait au moins contribuer à faire progresser la sécurité aérienne. C’est du moins le souhait du secrétaire général de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), Raymond Benjamin. Il appelle les 190 Etats membres à instaurer de nouvelles normes pour faciliter, à l’avenir, la récupération des enregistreurs de vol. « Après Rio-Paris, nous ne pourrons plus continuer ainsi », a-t-il affirmé hier, lors d’une rencontre avec l’Association des journalistes de la presse aéronautique et de l’espace (Ajpae).
« A l’initiative de la France, nous avons lancé la réflexion autour de plusieurs propositions, a-t-il expliqué. A court terme, nous voudrions voir la durée de vie des balises [permettant de localiser les boîtes noires, NDLR] passer de 30 à 90 jours et leur rayon d’émission de 2 à 9 kilomètres. Nous voudrions également que les avions soient constamment reliés par radio avec le sol, en éliminant les dernières zones non couvertes. Nous réfléchissons également à des boîtes noires capables de flotter », a-t-il ajouté.
A plus long terme, l’Oaci voudrait même remplacer les enregistreurs de vols par la transmission en temps réel, par satellite, des paramètres du vol. « C’est ce à quoi nous voudrions aboutir, a confirmé son secrétaire général, mais cela exige des investissements beaucoup plus importants, ainsi que des technologies que nous n’avons pas encore. »
Modifications coûteuses

Cependant, dans ce domaine comme pour tant d’autres, le secrétaire général de l’Oaci peut se risquer à avancer le moindre calendrier. Présentées une première fois en mars 2010, lors de l’assemblée générale de l’organisation, ces propositions en avaient laissé plus d’un sceptique. Raymond Benjamin le reconnaît, l’installation de balises flottantes nécessiterait des modifications structurelles - donc coûteuses -sur les avions, afin de permettre leur éjection. A priori, aucun des avions en cours de développement, comme l’A350 ou le B787, ne prévoit pour l’heure un tel dispositif.
Quant à la transmission des données de vol par satellite, elle exigerait l’installation de systèmes de transmission à très haut débit sur les avions, ainsi que le lancement de satellites supplémentaires pour résoudre le problème de bande passante. Avec une question : qui paie ?

B. T. - les Echos.fr - Publié le 3 mai 2011


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